Creuse: ces communes "obligées" d'utiliser des pesticides
Dans le cadre de la 11ème semaine d'alternatives aux pesticides, France Bleu Creuse s'intéresse aux communes engagées dans l'opération "Zéro pesticides". Plusieurs de ces collectivités affirment ne pas pouvoir se passer des désherbants chimiques, notamment dans l'entretien des cimetières.

En 2009, les Centres permanents d'initiatives pour l'environnement de la Creuse et de Corrèze ont lancé un programme régional de réduction des pesticides dans l'espace public avec le soutien de plusieurs associations environnementales. Sept ans plus tard, le dispositif "Zéro Pesticides" regroupe une soixantaine de communes et collectivités creusoises.
Difficile de se passer des pesticides au cimetière
L'utilisation de produits chimiques y a été réduite de façon drastique. Cependant les maires de certaines communes, Jouillat, Naillat et à la Chapelle-Taillefert notamment, reconnaissent ne pas pouvoir se passer "totalement" des pesticides.
On en emploie encore un petit peu dans le cimetière
"C'est difficile de faire sans parce qu'on a une exigence à l'égard des familles, notamment dans la période des rameaux, on vit très mal les pissenlits qui dépassent ou les touffes d'herbes, donc c'est difficile de tout faire à la binette. Ça n'est pas du jour au lendemain zéro pesticides" explique Thierry Dubosclard, le maire de la Chapelle Taillefert, commune de 400 habitants située près de Guéret.
Nous avons essayé une année sans passer de pesticides mais la végétation poussait régulièrement
La commune de Naillat elle a dû faire un retour en arrière. Après avoir banni l'usage des pesticides, le maire Laurent Tardy a dû se résoudre à y revenir. "Notre commune est très grande, on a que deux employés municipaux qui s'occupent de l'entretien des espaces verts donc ce n'est pas évident de gérer la pousse de la végétation. On traite deux fois à l'année le cimetière et le bourg, nous avons essayé une année sans passer de pesticides mais la végétation poussait régulièrement donc il fallait y aller toutes les trois-quatre semaines."
Dans le cadre de la 11ème semaine d'alternatives aux pesticides, une marche verte a rassemblée plusieurs centaines de manifestants ce weekend à Paris. L'interdiction d'utiliser des phytosanitaires tels que le Roundup a été repoussée à 2019 pour les particuliers et les collectivités. Aucune date n'a été fixée pour le secteur agricole.