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Dans le Cher, les agriculteurs et les maires élaborent une "charte de bon voisinage"
Utilisation des pesticides, travail dans les champs le week-end : les sujets de tensions sont nombreux entre les agriculteurs et les habitants. Dans le Cher, le syndicat agricole FDSEA élabore une charte de bon voisinage.

C'est une initiative lancée par les agriculteurs en partenariat avec l'association des maires du Cher. Depuis le mois de janvier, une charte de bon voisinage est élaborée. De nombreuses discussions ont eu lieu. À partir du mois de novembre, des réunions ouvertes au public seront organisées dans le Cher.
Rassurer par rapport à l'utilisation des pesticides
Mettre en place une charte de bon voisinage sous-entend qu'il y a des tensions. "Oui, il y en a. On sent bien que quand on part travailler, ça commence à être difficile", confirme Matthieu Roblin, secrétaire général de la FDSEA du Cher et en charge de l'élaboration de cette charte. "Les gens ont très peur quand on sort le pulvérisateur", ajoute-t-il sur France Bleu Berry.
L'utilisation de pesticides représente la crainte principale des habitants en zone rurale quand il est question de pratiques agricoles. "On nous dit qu'on est en train d'empoisonner tout le monde, ce qui est très dur à entendre. On sent que c'est le point où il faut faire le plus de pédagogie", explique Matthieu Roblin.
L'idée première est de renouer le dialogue avec tous nos citoyens et de démystifier un certain nombre de sujets.
De nombreux débats agitent en ce moment l'utilisation de pesticides. "Je comprends tout à fait l'inquiétude, je la trouve légitime", admet Matthieu Roblin, secrétaire général de la FDSEA du Cher. "Il faut qu'on explique que les produits les plus dangereux ont été retirés il y a plus de 20 ans. Il reste encore des produits mais qui sont interdits d'année en année", ajoute-t-il.
Les pratiques de travail ont beaucoup évolué à travers les outils qu'on a. Les pulvérisateurs sont beaucoup plus performants et précis maintenant.
Plus de dialogue avec les maires et les habitants
La charte est sur le point d'être conclue, après dix mois de travail avec l'association des maires et le Conseil départemental du Cher. Désormais, "on va aller à la rencontre des citoyens pour leur proposer notre travail, pouvoir en discuter et éventuellement le modifier", souligne Matthieu Roblin. "La population, si elle a peur de ce qu'on fait, c'est qu'on a bien loupé quelque chose. Les gens ne savent pas et donc ça leur fait peur. Alors qu'on est l'agriculture la plus vertueuse du monde", insiste Matthieu Roblin.
On ressent une fracture avec les habitants.
C'est donc un effort de tous. Les agriculteurs aussi doivent y mettre du leur, selon le secrétaire général de la FDSEA du Cher. "On a prévu avec les maires de faire des réunions d'accueil des nouveaux arrivants pour qu'ils comprennent que la campagne n'est pas un sanctuaire. Mais il faut aussi de l'autre côté faire comprendre aux agriculteurs que quand ils le peuvent, il ne faut pas aller travailler le samedi 1er mai pour faire du bruit et de la poussière alors que tout le monde est dans le jardin", conclut Matthieu Roblin.