Agriculture : de moins en moins d'antibiotiques utilisés dans les élevages du Limousin
Les éleveurs utilisent de moins en moins d'antibiotiques. L’Agence nationale de sécurité sanitaire vient de publier une étude qui montre que depuis 2011, les usages des traitements antibiotiques ont baissé de plus de 45%. Constat identique en Limousin, terre d'élevage, et ce n'est pas un hasard.
C'est un constat qui se vérifient désormais d'année en année, les éleveurs français utilisent de moins en moins d'antibiotiques avec leurs animaux. L’Agence nationale de sécurité sanitaire vient de publier une étude qui montre que depuis 2011, les usages des traitements antibiotiques ont baissé de plus de 45%. Un sujet qui a évidemment une résonance toute particulière en Limousin, grande terre d'élevage bovin, où le constat est d'ailleurs le même.
Beaucoup de pédagogie, et un changement radical des mentalités
Ce qui est assez logique. Depuis 2012, en effet, un plan baptisé "Ecoantibio" a été mise en place par les pouvoirs publics, les éleveurs et les vétérinaires afin de diminuer drastiquement l'usage de ces produits. Et ce plan pluriannuel a même eu des effets au-delà des prévisions, puisqu'une baisse de 30% des antibiotiques était visée, et qu'à l'arrivée c'est donc une baisse de 45% qui est enregistrée.
"Nous avons été de bons élèves" se réjouit Xavier Longy, vétérinaire en secteur rural, à Oradour-sur-Glane, habitué à aller voir les animaux sur les fermes. Comment ont-ils fait ? "Nous, au quotidien, cela s'est traduit par _beaucoup de pédagogie_, un peu comme avec le fameux -les antibiotiques, c'est pas automatique-" explique-t-il. "On a développé nos interventions sur la prévention des maladies en agissant sur les conditions d'élevage" dit-il encore, "comme la qualité de la nourriture, l'aération, l'humidité, on agit sur tout ça, avec aussi des préventions vaccinales sur les maladies connues du type affections respiratoires".
On n'utilise plus les antibios qu'en dernière nécessité, sur avis du véto
Sur son exploitation, le Président du Herd Book Limousin, Jean-Marc Alibert, confirme. "On est sensibilisés au fait qu'il y a des antibios-résistances qui se développent, et puis de toute manière, moi, éleveur, je n'ai pas envie de traiter mes animaux systématiquement, on a envie d'arriver aux antibiotiques seulement en dernière extrémité", explique-t-il, reconnaissant que "c'est une forme d'éducation qui a été faite. Il y a 30 ou 40 ans, on nous disait "allez-y, les antibios, ce n'est pas un problème", et après on nous a expliqué que ce n'était pas le cas, c'est pour cela qu'on constate cette baisse des antibiotiques" dit Jean-Marc Alibert, qui s'en réjouit. "Moins on les utilise, mieux c'est. _On ne les utilise plus qu'en dernière nécessité, sur avis du véto_, voilà exactement le précepte actuellement appliqué dans les élevages limousins, et je constate que ça marche"
"Tout le monde s'y retrouve" conclut pour sa part le vétérinaire Xavier Longy. "Les animaux tombent moins malades, du coup il y a moins d'attention, de travail et de stress pour l'éleveur, et c'est beaucoup plus satisfaisant aussi pour le vétérinaire d'agir en prévention plutôt que de toujours arriver sur un animal qui est déjà malade".