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Déficit de pluie record : les agriculteurs du Loiret sont très inquiets

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La pluie de ce week-end n'a pas changé grand chose. La situation s'est même aggravée ces dernières semaines. L'indice d'humidité des sols a atteint des valeurs historiquement basses dans le département du Loiret. "Une situation pire qu'en 1976 ou même 2003" selon certains agriculteurs du Loiret.

"De la terre dure comme de la pierre" selon Jean-Christophé Huré, agriculteur dans le Gâtinais
"De la terre dure comme de la pierre" selon Jean-Christophé Huré, agriculteur dans le Gâtinais © Maxppp - Christian Watier (photo d'illustration)

Le déficit de pluie à l'automne touche une bonne partie de la France, les deux tiers du pays sont concernés par la sécheresse. Dans le Loiret, la situation est même pire qu'ailleurs, le département fait parti des zones les plus touchées, (en rouge foncé sur la carte ci-dessous). Le déficit de pluie dans le Loiret est de 82 % du 1er septembre au 24 octobre. C'est même toute la région Centre-Val de Loire qui est dans le haut du tableau selon les chiffres de Météo-France. 

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Depuis le 1er septembre, il a plu dans le Loiret 82% de moins que lors d'un automne normal.
Depuis le 1er septembre, il a plu dans le Loiret 82% de moins que lors d'un automne normal. - Météo France

Situation délicate pour les agriculteurs 

Cela fait 4 mois que les agriculteurs du Loiret attendent la pluie, il n'est tombé que quelques pluies éparses, comme ce week-end. "Cette sécheresse est pire que celles de 2003 et de 1976," affirme Michel Masson, le président de la Chambre d'Agriculture du Loiret. "L'intensité au niveau température était moindre qu'en 2003 cet été mais la durée de la sécheresse et la durée du manque d'eau sont bien supérieures," ajoute Michel Masson. "Cela fait 4 mois qu'on n'a pas eu de pluies significatives," rappelle l'agriculteur installé à Beaune-La-Rolande. "J'ai connu 1976 qui était jusque-là la référence, mais au mois de septembre, il s'était au moins mis à pleuvoir. Et maintenant on nous annonce du froid, mais toujours pas de pluie avant le 15 novembre. Le froid, ce n'est pas de l'eau !" ajoute-t-il.  

On n'avait pas besoin de cette sécheresse parce que l'agriculture départemental ne se relève pas depuis les inondations de 2016 qui était une année extrêmement pluvieuse. Les conditions météo deviennent ingérables pour notre métier - Michel Masson, président de la chambre d'agriculture du Loiret 

Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Didier Guillaume, a promis que la procédure d'indemnisation des calamités agricoles serait plus réactive, à l'heure où la France accuse un déficit de pluies moyen de 70% par rapport à la normale. Mais les agriculteurs du Loiret ne savent pas encore s'ils pourront en bénéficier. Le Comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) se réunira pour la première fois le 12 décembre. Il examinera les dossiers de reconnaissance de calamité agricole, département par département, que les préfectures et les chambres d’agriculture lui auront envoyés avant le 12 novembre.

Le Gâtinais très exposé par la sécheresse 

Pour les cultivateurs et éleveurs de la Beauce ou du Gâtinais, la situation est particulièrement inquiétante. Jean-Christophe Huré cultive le blé tendre et la betterave à Juranville dans le Gâtinais. Une épaisse fumée blanche suit son tracteur. C'est la terre de son champs, si sèche qu'elle vole en fine poussière autour du véhicule. "Il y a deux jours, on voyait des nuages de poussière dans la plaine, et on n'arrivait même pas à voir la couleur du tracteur," explique-t-il. En cette période où il plante les semis pour l'année prochaine, les conséquences de la sécheresse sont lourdes : "Moi, je n'ai jamais connu ça en automne à un tel point de déshydratation au niveau des sols. Les mottes de terre sont aussi dures que de la pierre. Une motte de terre comme celle-là, il va falloir une grosse quantité d'eau pour l'humidifier et cela va me poser d'importants problèmes avec des pertes de céréales." 

Certains collègues de Jean-Christophe Huré ont recours à l'irrigation pour humidifier la terre et pouvoir planter leurs semis. Problème : c'est une dépense supplémentaire, pour des agriculteurs déjà sur le fil. 

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