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Les deux tiers des serres photovoltaïques dans les Pyrénées-Orientales sont vides

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D'après une enquête de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), environ deux tiers des serres équipées de panneaux photovoltaïques des Pyrénées-Orientales ne couvriraient en réalité... aucune production agricole. Explications.

Environ deux tiers des serres équipées de panneaux photovoltaïques dans les PO ne serviraient pas, ou très peu, à de le production agricole. Environ deux tiers des serres équipées de panneaux photovoltaïques dans les PO ne serviraient pas, ou très peu, à de le production agricole.
Environ deux tiers des serres équipées de panneaux photovoltaïques dans les PO ne serviraient pas, ou très peu, à de le production agricole. © Maxppp - Thierry Grillet

Sur le papier, le dispositif promet du gagnant-gagnant. Un producteur d'énergie finance tout ou partie l'installation de serres photovoltaïques sur les terres d'un exploitant agricole. Pour cela, il peut même se porter acquéreur du terrain.
En échange, il récupère l'énergie produite pour la revendre, à des prix garantis par les pouvoirs publics. L'agriculteur lui peut continuer à exploiter son terrain, et parfois récupérer une indemnité.

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Toutefois, l'installation de ces serres doit obligatoirement être accompagnée d'une réelle activité agricole. Ce qui n'est pas toujours le cas. 

Une perte préjudiciable de terres agricoles

En 2018, la Direction départementale des territoires et de la mer des Pyrénées-Orientales a mené une enquête  concernant ces serres photovoltaïques. Le constat est sans appel : sur les 38 structures que compte le département, près des deux tiers ne fournissent aucune activité agricole ou presque.

"En conséquence, il y a une confiscation de la terre agricole" constate Pierre-Arnaud Martin, chef du service aménagement à la DDTM, et qui a réalisé les contrôles. "Nous perdons du potentiel agricole dans le département avec ces projets qui n'accueille aucune activité".

Dans le détail, 280 hectares de terres agricoles sont mobilisés par ces serres. Un peu plus de 180 hectares sont donc en friche ou presque. "Dans certains cas, il y a une très légère activité agricole, mais dont les rendements sont inférieurs à ceux qui auraient été possibles sans serre" précise Pierre-Arnaud Martin. 

Risque d'augmentation du prix du foncier agricole

En plus de terres agricoles qui ne sont pas exploitées, le risque de telles pratiques est de créer une hausse artificielle des prix du foncier agricole. "Cela peut générer un prix de référence sur le territoire puisque les opérateurs viennent acquérir des terres agricoles, en payant parfois plus que ne vaut le terrain" détaille le responsable fruits et légumes de la chambre d'agriculture des P-O, Éric Hostalnou. 

"Les voisins de l'exploitant peuvent être tentés de faire le même choix, au lieu de vendre à de réels projets agricoles." - Éric Hostalnou, responsable fruits et légumes à la chambre d'Agriculture des Pyrénées-Orientales

Selon la chambre d'agriculture, il ne faut pas blâmer exclusivement les exploitants, mais aussi regarder du côté des fournisseurs d'énergie. "Certains battent campagne pour rechercher du foncier. Pour cela, ils demandent à un agriculteur de déposer un permis agricole" souligne Éric Hostalnou.
De plus, certains producteurs tentent de jouer le jeu, mais leur travail peut aussi pâtir des panneaux photovoltaïques eux-mêmes. Ces derniers cachent une partie de la lumière, et peuvent empêcher la croissance de certaines productions. 

Des sanctions possibles

Il n'en reste pas moins que la DDTM des Pyrénées-Orientales a décidé de durcir le ton avec ces faussaires de fausses serres. Des contrôles plus réguliers vont avoir lieu. "Les maires sont compétents en matière de police d'urbanisme. Ils peuvent donc être amenés à dresser des procès verbaux qui peuvent donner lieu à des sanctions administratives ou pénales" rappelle Séverine Cathala, directrice adjointe de la DDTM.

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