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Au domaine de Faronville (Loiret), on élabore de la vodka à partir des pommes de terre cultivées sur place

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La récolte des pommes de terre bat son plein actuellement dans la plaine de Beauce. Avec une particularité au domaine de Faronville : depuis 2018, une vodka est élaborée sur place à partir de cette matière première. Le pari, ambitieux, semble réussi. Visite des lieux avec Pauline et Paul-Henri Leluc

Récolte des pommes de terre à Faronville, le 30 juillet 2019
Récolte des pommes de terre à Faronville, le 30 juillet 2019 © Radio France - Antoine Denéchère

Depuis 2018, Paul-Henri Leluc et son épouse Pauline, associés à Thomas, spécialiste de la distillation, se sont lancés dans un pari ambitieux : produire une vodka d'exception à partir d'une des matières premières de leur exploitation agricole basée à Faronville dans le Loiret. Cette matière première, c'est la pomme de terre, dont la récolte (mécanisée) a débuté cette semaine dans les champs à perte de vue situés face au domaine de Faronville, de l'autre côté de la départementale 134.

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Paul-Henri Leluc, 39 ans aujourd'hui, est revenu s'installer en 2007, avec son épouse, dans l'exploitation familiale, à Faronville, minuscule village situé en pleine Beauce, près d'Outarville. "Après quelques années de grandes cultures, j'ai eu envie d'autre chose, de mettre fin à une certaine routine, et comme je suis passionné par les spiritueux, les eaux-de-vie, les cognacs... depuis des années, je me suis lancé avec Pauline." L'idée est d'utiliser les pommes de terre pour élaborer une vodka, ce qui constitue a priori une expérience unique en France.

Paul-Henri Leluc, pendant la récolte des pommes de terre, à Faronville
Paul-Henri Leluc, pendant la récolte des pommes de terre, à Faronville © Radio France - Antoine Denéchère

Le domaine de Faronville, où vit la famille Leluc, abrite donc depuis 2018 plusieurs bâtiments destinés à fabriquer entièrement la vodka sur place. Les pommes de terre, récoltées l'été (fin de la récolte fin août), sont stockées pendant plusieurs mois dans un entrepôt sec, réfrigéré et plongé dans le noir. "Cela permet de stopper la germination de la pomme de terre, pour que la structure d'amidon n'évolue plus", explique Pauline Leluc (39 ans).

L'entrepôt de stockage des pommes de terre, juste après la récolte
L'entrepôt de stockage des pommes de terre, juste après la récolte © Radio France - Antoine Denéchère

A partir de l'automne, les pommes de terre sont triées, épluchées, lavées. Direction la brasserie, située sur le domaine de Faronville : "on arrive dans la brasserie avec des pommes de terre calibrées, lavées, épluchées. Et on ressortira de la brasserie avec un moût de pommes de terre alcoolique, on fait cuire plusieurs fois les pommes de terre (coupés en frites) au bain-marie, on passe à la phase enzymatique, on libère les sucres fermentescibles, on passe dans des cuves de fermentation où on ajoute des levures, l'idée étant de transformer les sucres en alcool."

La brasserie, installée au domaine
La brasserie, installée au domaine © Radio France - Antoine Denéchère
Pauline et Paul-Henri Leluc, au domaine de Faronville
Pauline et Paul-Henri Leluc, au domaine de Faronville © Radio France - Antoine Denéchère

Le moût alcoolisé est alors prêt à être distillé (dans la distillerie installée juste à côté de la brasserie). Les Leluc affirment avoir sélectionné l'un des meilleurs alambics qui soient. Mais Paul-Henri Leluc prévient : "on peut avoir le meilleur des alambics, distiller de la meilleure des manières, si la matière première qu'on travaille n'est pas au rendez-vous, on obtiendra pas pour autant un spiritueux de bonne qualité. C'est pour ça que _la sélection de la pomme de terre, sa plantation, la surveillance de sa fabrication en amidon sont capitales__, ainsi que chaque étape suivante. "_

Les bouteilles de vodka Faronville
Les bouteilles de vodka Faronville © Radio France - Antoine Denéchère

"Le résultat est une vodka artisanale particulière qui n'a pas grand chose à voir, en terme de goût, avec les vodkas russes que l'on trouve communément en grandes surfaces", assure Paul-Henri Leluc : "la pomme de terre amène quelque chose de gourmand, d'atypique, on a une structure d'amidon particulière qui fait qu'on a une vodka très aromatique, on est plutôt sur l'récole polonaise de la création de ce type de spiritueux." Après une première année passée à écumer les salons et à faire connaître la vodka Faronville partout en France, les Leluc estiment avoir obtenu "une reconnaissance du monde du spiritueux qui reconnaît notre sérieux et notre savoir-faire, même si le projet peut paraître très ambitieux"

Encore un projet pour 2020...

Après une production de 2200 bouteilles en 2018 (vendues dans 200 lieux de la partie nord de la France, cavistes, épiceries fines, restaurants, mais aussi en ligne), 4000 bouteilles seront produites en 2019. Et un projet est déjà lancé pour 2020 : la production d'une eau-de-vie à base de pommes de terres vieillie en fûts-de-chêne.

La marque Faronville va-t-elle conquérir la France et le monde ?
La marque Faronville va-t-elle conquérir la France et le monde ? © Radio France - Antoine Denéchère
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