Emmanuel Macron annonce l'arrêt des réintroductions d'ours dans les Pyrénées
Lors de sa visite à Pau, le chef de l'Etat a reçu les présidents des chambres d'agriculture d'Ariège, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques. Il leur a donné l'assurance qu'aucun ours ne serait plus réintroduit dans le massif.

Il n'y aura plus de réintroduction d'ours dans les Pyrénées. Annonce faite par Emmanuel Macron ce mardi 14 janvier à Pau, où il était en visite deux jours. Le chef de l'Etat a pris près d'une heure de retard sur son programme pour rencontrer les éleveurs pyrénéens et leurs représentants : les présidents des chambres d'agriculture de l'Ariège, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques. Des éleveurs en colère depuis des mois contre la présence de l'ours. Sur tout le massif, ils ont compté 1.500 bêtes tuées par les prédateurs l'été dernier (dont 1.100 en Ariège).
Le chef de l'Etat a été "à l'écoute" se félicite Philippe Lacube, anti-ours de toujours, et aujourd'hui président de la chambre d'agriculture d'Ariège. "Le président s'est engagé" poursuit son homologue des Pyrénées-Atlantiques, Bernard Layre : "il souhaite aussi que nous suivions de près tous les ours à problèmes, notamment sur la partie centrale des Pyrénées, particulièrement en Ariège." Selon lui, le président de la République s'est aussi engagé "à éventuellement sortir les ours recensés violents, après suivi et balisage".
L'enthousiasme est là, mais mesuré du côté de Christine Téqui, la présidente du Conseil Départemental de l'Ariège, qui demande depuis plusieurs mois le retrait de l'ours des Pyrénées : "si ces annonces d'Emmanuel sont confirmées, il s’agira de réelles avancées, résultat des alertes lancées par le monde agricole et les élus locaux sur la situation d’aujourd’hui. J’attends cependant les écrits promis et les actes concrets pour me réjouir."
"Il est temps que le massacre se termine" ajoute l'élue ariégeoise dans un communiqué "Mais je crains qu’avec une cinquantaine d’ours dans la nature le problème soit encore devant nous".
Un refus de la France, mais une obligation européenne ?
Cet enthousiasme des éleveurs est aussi tempéré par Alain Reynes, le directeur de l'association Pays de l'ours - Adet, qui estime que ces promesses n'engagent qu'Emmanuel Macron, sur la durée de son mandat : "si on se projette un petit peu plus loin, il y aura de nouveaux lâchers d'ours dans les Pyrénées. Tout simplement parce que ça correspond à une obligation européenne de restaurer une population viable, et la France ne peut pas y déroger".