En Côte-d’Or, les viticulteurs recrutent les vendangeurs pour la mi-septembre
Plus de 5000 vendangeurs sont en cours de recrutement en Bourgogne-Franche-Comté. Les domaines préparent la récolte, qui devrait commencer en Côte-d'Or à la mi-septembre. D'ici-là, il s'assurent de pouvoir disposer le jour J des effectifs suffisants.

Chaque année, le défi est relevé par les viticulteurs. Il leur faut trouver la main-d’œuvre nécessaire pour récolter le raisin. Une opération qui se fait encore largement à la main dans le bassin Beaunois, lequel à lui seul assure la moitié du recrutement dans la région. Au domaine Bouchard Père & Fils, à Beaune, les 130 hectares nécessitent quelque 130 vendangeurs. On en prévoit chaque année un peu plus pour tenir compte des désistements.
Assurer l'acheminement des vendangeurs
Il faut tenir compte des difficultés d’acheminement, les vendangeurs n’ayant pas tous une voiture, ou le permis de conduire, et les domaines n’étant pas tous desservis par les transports en commun. Chez Bouchard Père & Fils, on a trouvé une solution, indique Mathilde Pépay-Cazenave, responsable des relations extérieures : « des navettes gratuites, qui vont chercher les vendangeurs principalement sur la plaine et jusque dans le Jura, notamment à Tavaux, ce qui nous permet de recruter assez large ». Au clos Saint-Louis, à Fixin, Virginie Bernard, qui embauche une quarantaine de coupeurs et porteurs, ne rencontre pas ce genre de problème, en raison de la proximité avec l’agglomération dijonnaise : « l’avantage c’est qu’on a le bus. C’est vraiment pratique, parce que le bus passe toutes les heures ».
Quand les vendanges ne coïncident pas avec la disponibilité de la main-d'oeuvre
Reste à surmonter les difficultés liées au calendrier imposé par la vigne, et un réchauffement climatique qui bouscule désormais souvent les dates de récolte : « on compte beaucoup sur les étudiants. Mais quand on commence trop tôt, ils sont encore en vacances et ne sont pas revenus, et quand on commence trop tard, ils ont déjà repris les cours ». L’autre source importante de main-d’œuvre, ce sont les saisonniers, qui se déplacent du sud vers le nord, au gré des récoltes de fruits. Pour eux aussi, Virginie Bernard constate que ce n’est plus aussi simple : « ce sont des gens qui viennent parfois d’Espagne, ou d’Italie, qui remontent progressivement vers le nord, et finissent par la Bourgogne ou la Champagne. Et l’année dernière, ça ne s’est pas passé comme ça, on a vendangé plus tôt que certains secteurs qui vendangeaient avant nous d’habitude. Les gens arrivaient alors que c’était déjà terminé ».
Comment motiver les troupes
Les vignerons ont tout intérêt à fidéliser leurs équipes d'une année sur l'autre. Au Clos-Saint Louis, on soigne particulièrement le sacro-saint casse-croûte. Au traditionnel sandwich, viennent s’ajouter tartes aux tomates, cakes salés, ou brioches. Plus les repas de midi, entrée, plat et dessert. « C’est vraiment de la cuisine maison. Tout est préparé sur place, le matin, on est trois en cuisine ». Malgré tout, des vendangeurs craquent, car le travail est rude, et ils désertent les rangs de vigne en cours de route. Chez Bouchard Père & fils, on a pris des mesures incitatives pour ceux qui restent jusqu'au bout : « quand un vendangeur reste du premier au dernier jour, il a une prime d’assiduité, et puis on offre aussi des bouteilles de vin ».
Côté rétribution, les vendangeurs perçoivent le plus souvent une dizaine d’euros de l’heure. Quant à la récolte, elle dépendra de la pluie attendue dans les prochains jours, et qui devrait faire du bien à la vigne. Les viticulteurs ont dû arroser les jeunes pieds, plus sensibles à la sécheresse.