EXCLU VIDÉO - Une nouvelle brebis attaquée en Cerdagne, la présence du loup inquiète les éleveurs
France Bleu Roussillon a pu se procurer en exclusivité les images réalisées quelques heures après l'attaque mortelle d'une brebis la semaine dernière sur la commune de Llo (Pyrénées-Orientales). On y voit un loup emmener le cadavre de l'animal. Les éleveurs de la Cerdagne se disent très inquiets.
Jérôme Comas élève prés de 200 brebis dans les gorges du Sègre sur la commune de Llo (Pyrénées-Orientales). Une semaine après l'attaque de l'une de ses bêtes, il est encore sous le choc. L'agriculteur a trouvé sa brebis morte, à quelques mètres à peine de la bergerie. C'est le loup qui est fortement soupçonné. Sa présence a été vérifiée à plusieurs reprises sur la commune de Llo et lors de cette dernière attaque, une vidéo réalisée à l'aide d'un piège a permis de confirmer que le loup était présent sur les lieux le lendemain des faits. Sur ce petit film, on le voit en train de déplacer le cadavre de la brebis. Les services de l'État n'ont pas encore rendu leurs conclusions officielles, mais Jérôme Comas, lui, est convaincu que sa brebis a été attaquée par le loup.
"Quand j'ai vu l'état de la brebis, je me suis dit, ce n'est pas possible que ce soit un chien qui ait arraché l'épaule entière. Avec la marque de ses crocs, le loup a laissé une signature." (éleveur)
Deux attaques mortelles en quelques mois
Ce n'est pas la première fois que des brebis sont tuées à Llo. Au mois de novembre 2018, l'attaque s'était même déroulée en plein coeur du village. L'éleveur avait perdu trois brebis et là aussi, des pièges photos placés le lendemain de l'attaque avaient permis d'établir la présence du loup.
Les agriculteurs ne cachent pas leur inquiétude : "On n'est pas là pour élever des animaux et se les faire manger par le loup", résume Jérôme Comas. Le maire de Llo, Robert Autonès, estime lui que la présence du loup risque de mettre en péril l'activité agricole qui fait vivre une partie de la commune.
Les éleveurs demandent aux services de l'État davantage de communication sur le loup
Le maire de Llo et les agriculteurs dénoncent le manque d'information de la part de l'administration. "On voudrait savoir combien il y a de loups sur tel secteur, si ce sont des mâles ou des femelles. Comme ça on pourrait s'organiser et essayer de prendre des mesures pour protéger notre troupeau, explique Jérôme Comas. Mais personne ne répond à nos questions". L'éleveur de Llo sera certainement indemnisé après la mort de sa brebis, mais pour lui ce n'est pas là le plus important. "Je veux juste continuer à faire mon métier d'éleveur", dit-il.
Certains veulent l'abattage du loup
Tony Baurès, éleveur à Bourg-Madame et responsable de la section élevage à la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales, va plus loin : il estime que la présence du loup dans un petit territoire comme la Cerdagne est incompatible avec les activités de chasse, le tourisme et l'élevage.
"Je suis extrêmement favorable à l'abattage des loups. Tous les gens qui comprennent l'incidence du loup sur un troupeau ne peuvent être que favorables à son extermination." (Tony Baurès)
Jérôme Comas lui tente de trouver des solutions alternatives pour protéger son troupeau de 200 brebis. Il vient d'acquérir quatre vaches de la race d'Herens. Ces bovins originaires d'Italie sont connus pour ne pas avoir peur du loup. Il va en placer plusieurs au milieu de son troupeau de brebis, avec pour objectif de repousser le loup.
L'éleveur Jérôme Comas lance un appel à l'administration
Le reportage à Llo de Sébastien Berriot