Face au gel dans les vignes, les vignerons de Champagne peuvent compter sur la réserve individuelle
L’épisode de froid de ces derniers jours menace les vignes de Champagne. Maxime Toubart, président du SGV, le Syndicat général des vignerons était l’invité de France Bleu Champagne Ardenne ce mercredi.
Après une fin d’hiver et un début de printemps relativement chaud, les bourgeons sont déjà sortis dans les vignes de champagne. Les vignes se réveillent avec quelques semaines d’avance cette année.
Problème, avec l’épisode de froid de ces derniers jours, "la vigne est menacée", dit Maxime Toubart. "Tous les ans, c’est une période critique", poursuit le président du SGV, le Syndicat général des vignerons.
Le scénario que redoutent le plus les vignerons c’est la gelée matinale. "Le plus gros risque c’est le gel, avec une petite pluie la veille. Dans ce cas, les bourgeons et les petites feuilles qui sortent sont humides et au levé du jour, le soleil brule le bourgeon et les feuilles", dit Maxime Toubart, aussi viticulteur au Breuil dans la Marne.
Mais les viticulteurs sont habitués à ce phénomène. Chaque année, ils craignent pour leurs vignes et les surveillent attentivement jusqu’aux Saints de glace, à la mi-mai.
Les gelées matinales printanières risquent donc de durer encore quelques jours et pourraient abimer la récolte. "On en est pas là", dit Maxime Toubart en croisant les doigts pour que les températures ne descendent pas trop bas et trop longtemps.
La réserve individuelle en cas de coup dur
Dans d’autres régions viticoles, certains vignerons font usage de chaufferettes, de braseros, de ventilateurs, voir même d’hélicoptères pour réchauffer les vignes de quelques degrés.
En Champagne, plus besoin de ces procédés selon Maxime Toubart, la plupart des vignerons ne les utilisent plus car ils peuvent compter sur "un formidable système. La réserve individuelle. Elle permet à chaque vigneron d’avoir une quantité significative de vin en cuve d’avance et de débloquer sa réserve en cas de déficit de récolte", dit-il.
"Cet outil permet de compenser les dégâts, les gelées entre autres. Donc, à part peut être dans quelques vignobles, on n’utilise plus ce système de chaufferette. Et puis je ne suis pas persuadé de l’efficacité de l’hélicoptère pour réchauffer l’air", dit Maxime Toubart.
Les vignerons sont obligés de s’adapter à la nature. Contre le froid et la météo capricieuse, "il n’y a pas d’astuce particulière. L’astuce ça a été de créer cette réserve individuelle il y a déjà quelques décennies en Champagne. Elle permet d’avoir des soirées et des nuits plutôt sereines parce que nos 8000 kilos de réserves permettent quand même de compenser fortement si il y avait une pénurie significative de raisin", dit Maxime Toubart.