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Haute-Garonne : colère des agriculteurs de la FDSEA contre les futures zones d'interdiction d'épandage de pesticides
Depuis lundi, la FDSEA de Haute-Garonne multiplie les actions pour protester contre le projet national de révision des zones de non-traitement. Certaines rares communes ont tenté d'interdire l'épandage des pesticides près des habitations.

La colère des agriculteurs monte contre le projet limitant les zones d'épandage, ce sont les "feux de la colère", mouvement qui concerne certains départements seulement, en Occitanie, la Haute-Garonne. Chaque soir de la semaine, des membres de la FDSEA allument des feux dans des champs en signe de protestation contre le projet de décret qui doit fixer une distance de sécurité entre les habitations et les zones d'épandage de pesticides. Ce mardi soir, ils ont prévenu qu'ils iraient devant la sous-préfecture et la perception de Muret, en plus des feux à Villefranche-de-Lauragais, Revel, Rieumes ou Cornebarrieu. Ils veulent même bloquer Toulouse vendredi.
Arrêtons déjà de parler de "pesticides". Ce sont des produits phyto-pharmaceutiques que nous utilisons pour soigner nos plantes, de la même façon qu'on soigne les humains. — Luc Mesbah, FDSEA 31
► Luc Mesbah, secrétaire adjoint de la FDSEA 31, sera notre invité ce mercredi à 07h15 sur France Bleu Occitanie
Le projet de ZNT (zones de non traitement), actuellement soumis à la consultation publique jusqu'au 1er octobre, prévoit une prévalence des chartes départementales sur le national. En l'absence de règles locales, ont été provisoirement édictées des distances nationales minimales à respecter entre les zones d’épandage et les zones d’habitation : 10 mètres minimum pour l’épandage des substances les plus dangereuses ;pour les autres produits phytosanitaires, 10 mètres minimum pour les cultures hautes (viticulture, arboriculture notamment) et 5 mètres minimum pour les cultures basses (céréales par exemple).
À Saint-Jean, en zone périurbaine, un arrêté symbolique contre les pesticides
Des communes qui se sont engagées contre les pesticides, il n'y en a pas cent en France. En l’occurrence, une quarantaine tout au plus, trois dans l'ancienne Midi-Pyrénées. À Saint-Jean juste à côté de Toulouse, commune de l'ancien député Gérard Bpt très impliqué dans ce combat-là, la maire (qui a succédé à ce même G. Bapt) a pris un arrêté anti-pesticides en 2016. Le premier a été retoqué, le second quelques mois plus tard n'a pas attiré l’œil de la préfecture. Il interdit l'épandage de pesticides à moins de 50 mètres des habitations. À l'époque, un seul agriculteur, le dernier de cette commune de Toulouse Métropole, gênait les riverains.
Il y a eu des abus de la part de certains agriculteurs. Il faut protéger les enfants et les femmes enceintes qui vivent à proximité des épandages. C'est pourquoi il faut une réglementation nationale et que le gouvernement aide les exploitants qui souhaitent passer au bio. — Marie-Dominique Vézian, maire de Saint-Jean
Depuis, l'agriculteur en question est décédé et il n'y a plus d'exploitation agricole à Saint-Jean, juste des terrains utilisés par un agriculteur de Montrabé, la commune voisine. L'arrêté est désormais plutôt symbolique.
À La Roque-Sainte-Marguerite, le maire a lâché l'affaire
Autre exemple, cette fois sur le plateau du Larzac, le tout petit village de La Roque-Sainte-Marguerite en Aveyron. Sur cette commune, à peine sept ou huit exploitations agricoles, toutes bios sauf une. Et un conseiller municipal, parti en croisade contre les pesticides.
C'est un fléau. On sait que nos terres sont poreuses, que du poison s'écoule dans la source qui alimente en eau potable Millau, on a des pesticides dans nos urines. Tout ça doit s'arrêter. — Jean-Claude Durand, conseiller municipal de La Roque-Sainte-Marguerite
L'été dernier, il est à l'origine de l'arrêté signé par le maire interdisant les épandages à un distance inférieure à 300 mètres. Aussitôt, la sous-préfecture retoque le texte et invite les élus à le retirer, sous peine d'être poursuivis au tribunal administratif. Le maire, Paul Dumousseau, qui aura bientôt 80 ans, cède à contre-cœur, l'arrêté avait été voté en conseil municipal à la quasi-unanimité. Il n'a pas la force de se lancer dans pareille bataille juridique. "Le sous-préfet était dans le fond d'accord mais ça dépasse le niveau préfectoral. Ça se joue plus haut, les lobbies agricoles...", glisse son conseiller municipal.
La troisième commune de Midi-Pyrénées à avoir légiféré contre l'épandage des produits phytosanitaires, est le petit village de Balacet en Ariège. L'arrêté date de 2016, il a été validé par la préfecture et interdit purement et simplement l'utilisation des pesticides.
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