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Interdiction des néonicotinoïdes : les apiculteurs soulagés, les betteraviers inquiets

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A partir d'aujourd'hui, l'utilisation des pesticides néonicotinoïdes, surnommés "les tueurs d'abeilles", est interdite. Une interdiction qui arrive bien tard, estiment les apiculteurs.Dans le Loiret, les planteurs de betteraves sont inquiets et dénoncent "une décision dogmatique".

La production annuelle de miel en France est tombée de 32 000 tonnes à 10 000 tonnes depuis l'apparition des pesticides néonicotinoïdes La production annuelle de miel en France est tombée de 32 000 tonnes à 10 000 tonnes depuis l'apparition des pesticides néonicotinoïdes
La production annuelle de miel en France est tombée de 32 000 tonnes à 10 000 tonnes depuis l'apparition des pesticides néonicotinoïdes © Maxppp - Florent Moreau

Ce samedi 1er septembre est une date importante pour les apiculteurs : à partir d'aujourd'hui, les pesticides néonicotinoïdes sont interdits en France, en application de la loi biodiversité de 2016. Ils étaient utilisés par les agriculteurs depuis les années 90 comme insecticides, surtout en traitement préventif des cultures.

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L'apiculture a pris un gros coup à cause de ces pesticides"

Surnommés "les tueurs d'abeilles", ces pesticides sont soupçonnés d'être en partie à l'origine du déclin des abeilles. Leur interdiction était donc attendue par les apiculteurs, même si cela arrive bien retard, regrette Jean Duneau, apiculteur à Bondaroy (près de Pithiviers), âgé aujourd'hui de 64 ans. "Mieux vaut tard que jamais, mais les abeilles locales ont été tellement détruites par l'apparition de ces produits... Dans les années 90, la France produisait 32 000 tonnes de miel par an, on en est aujourd'hui à moins de 10 000 tonnes par an : l'apiculture a pris un très gros coup à cause de ces produits-là." Ancien président du syndicat des apiculteurs du Gâtinais et du Loiret, Jean Duneau a combattu pendant plus de vingt ans ces néonicotinoïdes : "Je n'ai rien contre mes collègues agriculteurs qui n'ont fait que utiliser des molécules acceptées, ce que je regrette, c'est que les politiciens aient mis vingt ans à comprendre que c'est la disparition des alimentations liées à la pollinisation qui est en jeu. Attendre vingt ans pour dire que ces produits-là sont des neurotoxiques ? Mais moi, je l'ai su dès le début, en voyant nos abeilles qui ne reviennent pas, qui sont désorientées... Et les groupes chimiques comme Bayer ou Monsanto aussi le savaient depuis le début." Témoignage à écouter ici :

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La spécificité de la betterave n'a pas été prise en compte"

Mais cette interdiction suscite l'inquiétude chez les planteurs de betteraves, qui craignent une baisse d'au moins 12% de leur rendement. Ils demandaient une dérogation qui leur a été refusée, ce que ne comprend pas Milène Grapperon, la directrice du syndicat des betteraviers du Centre : "Les néonicotinoïdes protégeaient jusque là la betterave contre le puceron vert qui est porteur du virus de la jaunisse, virus qui impacte potentiellement très fortement les rendements. Or dans le cas de la betterave, les néonicotinoïdes n'impactent pas les insectes pollinisateurs : la betterave est récoltée pour sa racine, avant la floraison, donc il n'y a pas d'abeilles qui viennent butiner la betterave sucrière." Réaction à retrouver ci-dessous :

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On compte en région Centre Val-de-Loire 1 800 planteurs de betteraves sur 32 000 hectares, essentiellement dans le Loiret et l'Eure-et-Loir. La récolte de la betterave débutera cette année aux alentours du 20 septembre.

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