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L'agriculture berrichonne victime du réchauffement climatique

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Quelles aides pour les agriculteurs confrontés à une nouvelle année de sécheresse ? Le ministère de l'agriculture a repoussé de quelques jours l'annonce des mesures pour qu'elles s'inscrivent dans le plan de relance de l'économie...

Un champ de poireaux cultivé en Berry pour la production de graines Un champ de poireaux cultivé en Berry pour la production de graines
Un champ de poireaux cultivé en Berry pour la production de graines © Radio France - Michel Benoit

Le président de l'assemblée permanente des chambres d'agriculture a passé ce lundi en Berry. Sébastien Windsor compte bien plaider pour des aides spécifiques pour les zones intermédiaires comme l'Indre et le Cher, des terres à faible potentiel mais pas considérées défavorisées comme les terres de montagne par exemple.  Pour Sébastien Windsor, il faut que le gouvernement mette en place des mesures structurelles pour les zones intermédiaires et pas seulement des mesures ponctuelles comme des dégrèvements fiscaux : " Si on ne met pas d'argent public, là , dans le plan de relance, pour ces zones intermédiaires, c'est des zones qui iront vers la décroissance affirme Sébastien Windsor. Ce sera des problèmes colossaux avec des agriculteurs au bout du rouleau qui abandonneront le métier. Evidemment les dégrèvements fiscaux, c'est important et il en faut puisque ça va éviter que des agriculteurs disparaissent cette année. Il faut également mettre en place des mesures structurelles pour accompagner les agriculteurs dans leurs projets d'évolution face au réchauffement climatique. Cela peut être une participation dans des aides à l'investissement. Il faudrait aussi que l'état garantisse les prêts pour que les banques ne rechignent pas à s'engager. " 

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James Goussard et son fils Matisse, agriculteurs à Lazenay, près de Bourges.
James Goussard et son fils Matisse, agriculteurs à Lazenay, près de Bourges. © Radio France - Michel Benoit

La question de l'eau devient également vitale pour certaines exploitations comme celle de James Goussard, installé à Lazenay, près de Reuilly.  James Goussard s'est spécialisé dans la production de semences : betteraves, oignons notamment. Il dispose déjà d'une réserve d'eau de 50.000 m3. Avec les étés de plus en plus secs, ce n'est plus suffisant et il souhaite créer une deuxième réserve de 40.000 m3 : " La seule solution, estime James Goussard, c'est de stocker l'eau de l'hiver pour l'utiliser l'été, mais les procédures administratives sont compliquées. On pourrait être en substitution totale, c'est à dire stocker tout ce qui tomberait, mais les aides n'existent pas, notamment de la part du conseil régional qui refuse de s'engager sur les projets individuels." Et les terres de James Goussard, affirme t-il, sont trop éloignées pour qu'il puisse se greffer sur une réserve collective d'eau. 

Les agriculteurs berrichons attendent des mesures concrètes pour les aider à adapter leurs exploitations au réchauffement climatique.
Les agriculteurs berrichons attendent des mesures concrètes pour les aider à adapter leurs exploitations au réchauffement climatique. © Radio France - Michel Benoit

Autre conséquence du réchauffement climatique : des ravageurs qui remontent du sud comme le charançon qui s'attaque aux cultures de betteraves. Or l'insecticide qui le combat est aujourd'hui interdit affirme James Goussard : " On nous avait promis de ne jamais rien enlever s'il n'y avait pas de méthode alternative, or c'est c'est ce qu'il se produit. Aujourd'hui, on prend des décisions d'interdiction de molécules sans étudier les conséquences pour les agriculteurs. Aujourd'hui, on se fait piller certaines cultures parce qu'on ne peut plus traiter et on met des exploitations en difficulté ! " Autre ravageur à bénéficier des hivers doux : le puceron sur les cultures de lentilles dont les rendements ont fondu de moitié cette année, à cause de la virose, une maladie propagée par cet insecte contre lequel les agriculteurs se sentent aujourd'hui désarmés. 

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