La météo inquiète les arboriculteurs en Vaucluse
Depuis plusieurs jours, le Vaucluse connait une vague de froid et de gel. Les arboriculteurs s’inquiètent des conséquences sur la production, surtout après une année 2017 relativement difficile. Du côté de Beaumont-du-Ventoux ou encore Caromb, les premiers dégâts sont là.

Entre la neige, le gel et le mistral, le Vaucluse est loin d’être la destination paradisiaque pour les touristes depuis quelques jours. Mais c’est plus inquiétant pour les arboriculteurs. Les arbres fruitiers et les premières fleurs subissent de plein fouet les conséquences du gel. Les bourgeons ont noirci, grillés par le froid.
Moins dramatique qu’en 2017, mais inquiétant quand même
Vincent Blouvac, producteur de fruits de père en fils, habite Beaumont du Ventoux. Il vient pour la première fois sur ces terres depuis plusieurs jours, et constate les dégâts. "Regardez à l’intérieur de la fleur, la tige est noire. C’est fichu. Sur cette fleur aussi. Mais c’est moins grave que l’année dernière. Là, il doit y avoir 50 à 70% de la production toujours viable. L’année dernière, j’ai perdu 100% de mes fruits sur certaines parcelles. "

À quelques kilomètres de là, à Caromb, Isabelle reste elle aussi vigilante. "Heureusement il n’a fait "que" -7 degrés ici, donc il n’y a pas trop de dégâts sur mes arbres." Quelques fleurs cramées ici et là, mais rien d’alarmant selon elle. En revanche elle est plus inquiète pour ses fraises. "Elles sont sous serre, mais ça ne protège pas des fortes gelées. Regardez, là c’est noir, là aussi, et là encore… Ça ne concerne pas toutes mes fraises, mais elles sont quand même nombreuses à avoir souffert."
Comment éviter les dégâts ?
Il existe quelques solutions pour essayer de limiter les dégâts mais rien de fiable à 100% d’après ces professionnels. L’aspersion est pour Vincent Blouvac le meilleur rempart face au gel. "On mouille les arbres pendant la période de gel, et l’eau qui a une température normale protège les arbres. Mais il faut avoir de l’eau à profusion, et ce n’est pas le cas ici."
Isabelle a même essayé d’envelopper un jeune arbre avec des protections, un peu comme un enfant dans une doudoune, mais le résultat n’est pas forcement au rendez-vous.
Ces agriculteurs gardent donc les yeux rivés sur la météo. Ils appréhendent désormais les pluies annoncées en ce mois de mars et un gel tardif qui serait dévastateur.

