Élections européennes : la Politique agricole commune, un casse tête pour les agriculteurs ?
Avant les élections européennes, France Bleu Picardie se penche sur l'un des sujets majeurs de l'Union. La Politique Agricole Commune représente près de 40% du budget total. La France reçoit chaque année sept milliards d'euros d'aides directes. Ce n'est pas sans contraintes pour les agriculteurs.

Vaudricourt, France
La Politique Agricole Commune (PAC) représente actuellement le premier poste de dépense de l'Union européenne, soit 37% du budget total de l'UE. Sur la période 2014-2020, il est de 362,8 milliards d'euros, répartis en aides directes (278 milliards d'euros) et en aides pour le développement rural (85 milliards d'euros). La France bénéficie d'une enveloppe d'environ 7 milliards d'euros d'aides directes et 2,4 milliard d’euros par an pour le développement rural.
Une déclaration fastidieuse
Mais afin de toucher ces aides compensatoires, les agriculteurs de toute l'Union doivent se plier aux règles de la déclaration. En France, la période pour la remplir est terminée depuis le 15 mai. "C'est assez fastidieux", explique Thibault Henocque, agriculteur dans la Somme, à Vaudricourt en Picardie Maritime. Avec sa mère et son frère, il tient un GAEC où ils produisent du lait, des céréales, de la pomme de terre ou encore du lin textile.
Le stress du contrôle
"Quelle que soit la production, on rend des comptes hyper précis sur les surfaces, sur le nombre de bêtes", précise Thibault Henocque pour qui l'exercice est "pointu et administratif". Ce qu'il ne comprend pas, c'est l'empilement des normes la façon dont l'Europe effectue un contrôle de manière intraitable selon lui.
Reportage dans le GAEC Henocque de Vaudricourt dans la Somme
"Si une vache perd une boucle à l'oreille et que le contrôleur passe, je suis pénalisé. C'est hyper tatillon, dès qu'on vous l'annonce, vous passez une sale nuit", raconte Thibault Henocque qui réclame "plus de droit à l'erreur".
Repenser la PAC
Même sans erreur les aides compensatoires de la PAC diminuent de toute façon. Elles ont fondu quasiment de moitié en cinq ans pour Thibault Henocque. Et la réforme à venir prévoit de nouvelles baisses à partir de 2021. "On a besoin demain d'envisager l'après PAC actuelle. Il faut que les agriculteurs vivent du prix de leurs produits sinon on va encore en laisser sur le bord de la route et on installera plus de jeunes".