Des récoltes de miel catastrophiques pour les apiculteurs de Nord Franche-Comté
Cette année dans le Nord Franche-Comté, comme partout en France, la récolte de miel est très mauvaise. Les abeilles ont souffert de l'arrivée tardive de l'été et de la canicule.

A Chaux, au pied du Ballon d'Alsace, dans le Territoire de Belfort, les apiculteurs Flavien Durand et son associé, Patrick Girault, ont perdu les trois quarts de leur production. Avec 400 ruches, Flavien Durand espérait produire huit à dix tonnes de miel. Il n'en a récolté que deux tonnes. "Normalement la production s'étend d'avril à juillet, parfois même jusqu'à la fin de l'été. Là, on a eu un mois de production au lieu de six", déplore le jeune apiculteur de 29 ans. Selon ses collègues, qui ont une longue expérience du métier, "c'est du jamais vu", explique-t-il.

Un printemps trop froid et un été trop chaud
La production de miel a commencé tard à cause du printemps froid et pluvieux, elle a été rapidement stoppée par la chaleur. Si il fait moins de 14 °C les abeilles de butinent pas et si il fait trop chaud, les fleurs ne produisent pas de nectar, les ouvrières ne peuvent pas récolter.
Au printemps les abeilles avaient même du mal à subvenir à leurs besoins. Il a dû intervenir pour sauver ses essaims : "Quand on a vu les colonies mourir et les abeilles qui commençaient à se manger entre elles, on n'a pas eu le choix, on a dû les nourrir avec des sirops."

Les abeilles sont sorties d'affaire pour le moment, "les colonies sont populeuses, mais elles n'ont pas grand chose à manger dans les ruches." Elles risquent même de ne pas survivre à l'hiver. Il est assez fataliste à ce sujet : "Elles ont eu des carences en miel et en pollen, et qui dit carences, dit mauvaise santé de l'abeille. Ce sera la surprise au printemps."
Une solution : vendre les stocks de l'an passé
Pour sauver son commerce, l'apiculteur compte sur la vente d'essaims et de produits comme le pollen. Il va aussi vendre le stock de miel de l'an dernier, heureusement il "avait une bonne récolte". Il prévient, "Il n'y aura pas le même choix ni la même gamme que d'habitude mais ça devrait nous permettre de tenir jusqu'au printemps". Si l'année 2020 n'est pas meilleure, il serait alors contraint de mettre la clef sous la porte.

Pour en savoir plus sur la fabrication du miel, Flavien Durand organise une nouvelle visite de son exploitation le samedi 21 septembre à 15 heures (réservation obligatoire auprès d'Api-Douceur au 06 62 00 38 04).