Le gel a causé de très gros dégâts dans les vignes de l'AOC Corrèze
L'épisode de gel de ces derniers jours a été terrible pour les vignobles corréziens, du jamais vu. Certains cépages très précoces sont même détruits à 100%. C'est le cas chez Jean Mage, producteur de vin paillé à Brivezac.
Le gel de ces derniers jours a fait de gros dégâts en Corrèze, sur les pommiers en particulier, mais aussi dans les vignes. Les viticulteurs ont commencé à estimer leur pertes. Sur les coteaux de la Vézère elles devraient être aux alentours de 40 % en moyenne, 50 % dans le vignoble de Branceilles. Mais il y a pire, dans la région de production du vin paillé, autour de Beaulieu-sur-Dordogne, les pertes sont énormes surtout sur les cépages de blancs, plus précoces que les rouges.
- 3° durant près de 7 heures
Jean Mage est producteur de vin paillé à Brivezac. C'est la nuit de mercredi à jeudi qui a été la plus froide et la plus dévastatrice pour ses vignes, en particulier celles plantées en chardonnay, cépage très précoce. "On a eu un coup de froid vraiment exceptionnel puisqu'il a commencé vers 1h du matin et il s'est fini vers 7h, 7h30. Ça n'a pas arrêté et on a eu du -3° en permanence". Le résultat est catastrophique, les bourgeons de ses ceps sont détruits presque à 100 %. "Tout est noir. Tout est rôti" montre Jean Mage qui n'avait jamais vu de tels dégâts dus au gel sur des vignes depuis 1983 qu'il est installé.
Du gel après de la chaleur
"Le vigneron a l'habitude de voir des coups de gel" explique Jean Mage, et en avril ce n'est pas rare du tout ajoute-t-il. Mais il souligne que le problème est que depuis quelques années ce gel arrive sur des vignes déjà bien démarrées. "On a des fins d'hiver qui sont très chaudes donc la vigne se réveille et elle démarre d'un seul coup". Et les premiers bourgeons déjà bien développés, très sensibles au froid, ne peuvent pas résister au gel qui survient après. La vigne pourra certes refaire de nouveaux bourgeons. Mais ceux-ci, les contre-bourgeons dans le jargon, ne donnent en général que 10 ou 15 % d'une récolte normale.