Les abeilles victimes de surmortalité en Charente-Maritime: jusqu'à 60% de pertes
Les apiculteurs de toute la France touchés par la surmortalité des abeilles. Depuis 25 ans ils accusent les pesticides utilisés en agriculture.En Charente-Maritime certains apiculteurs affichent jusqu'à 60% de pertes, c'est le cas à Charron dans l' exploitation de Sébastien Giraudet

Sébastien Giraudet est apiculteur à Charron depuis 1997, une passion qui lui vient de son père lui même apiculteur. Il se souvient de la grande époque , les années 80/90, il produisait alors environ 50 kg de miel par ruche , aujourd'hui il n'est plus qu'à 15 kg. C'est le même constat à la coopérative apicole de Surgères où l'on produisait il y a 25 ans, 1000 tonnes de miel par an contre 100 kg aujourd'hui. Les professionnels évoquent une surmortalité d'abeilles qui s'aggrave d'année en année.
Sébastien Giraudet avait 500 ruches en activité l'an passé, mais 200 seulement ont passé l' hiver, il a a été contraint de reconstituer son cheptel à hauteur de 20%. "Par ruche à la fin de la saison au mois de juillet on va chuter chuter de plus de 50 à 60%, toutes les butineuses vont mourir en 8 jours" raconte Sébastien
les apiculteurs accusent les pesticides depuis 25 ans
Pour les apiculteurs, se sont les pesticides qui sont à l'origine de l'hécatombe : "on s'est rendu compte que les néonicotinoïdes, les enrobages de semence étaient extrêmement toxiques pour les abeilles " explique Sébastien .
Le syndicat des apiculteurs français est un peu plus nuancé, l'UNAF évoque plusieurs facteurs qui peuvent interagir,comme la météo, les maladies ou les pesticides, mais dans un récent communiqué le syndicat demande à l'état la fin des pesticides les plus toxiques pour les abeilles et son soutien pour identifier les causes de ce désastre.
l' apiculteur de Charron lui se désespère en comptant le nombre d'abeilles de son cheptel qui meurent chaque année , près de 200 ruches décimées l'an passé, quand on sait qu'une ruche accueille en moyenne 50 000 abeilles, il y a de quoi avoir le bourdon, et Sébastien Giraudet de conclure " je ne sais pas si les éleveurs accepteraient qu'on tue la moitié de leurs élevages, bovins ovins , tous les ans comme ça ?"
Reportage à Charron Chez Sébastien Giraudet
L'union européenne vole au secours des abeilles
Hier les pays membres de l'union européennes ont finalement décidé d'élargir l'interdiction de trois néonicotinoïdes à toutes cultures de "plein champ" ( c'est à dire tout ce qui n'est pas sous serre) et ce au nom de la défense de la biodiversité et de l'environnement...C'est surtout la protection des abeilles qui l'a emporté.