Les olives de Provence, entre mouches et sécheresse
Les oléiculteurs s'adaptent pour pouvoir obtenir une production d'olives homogène en quantité et en qualité, malgré la sécheresse et la mouche de l'olive.

La récolte d'olives est plus faible cette année. En cause la sécheresse, qui a entraîné des récoltes moindres (-25% en volume), avec des olives plus petites, mais surtout plus saines, car la sécheresse a éloigné la mouche de l'olive.
"L'huile est très agréable cette année, 2017 fait partie des belles années", estime malgré tout Isabelle Casamayou, du groupement des oléiculteurs de Vaucluse.
Grande crainte des oléiculteurs, la mouche de l'olive et ses premiers vols attendus pour dans quelques semaines. Cette petite mouche de 4-5 mm a "des points noirs au bout des ailes et le thorax jaune, elle est bien particulière", précise Jean-Marc Bourgeois, oléiculteur à Pernes-les-Fontaines.
En ce moment, en tant que pupe, une sorte de mouche adolescente, elle se trouve à quelques centimètres sous terre, sous les frondaisons. La femelle adulte viendra piquer les petites olives, un œuf par olive... mais 4 à 500 œufs ! Et quatre à cinq générations peuvent se succéder pendant l'été.
D'ici quelques semaines, les oléiculteurs vont piéger les mouches pour en déterminer le nombre, puis traiter, avec des insecticides ou de l'argile. A Roussillon, André Bonhomme teste l'inule visqueuse, une plante abritant un coléoptère qui pond dans la larve de cette fameuse mouche.
Les oliviers touchés par la sécheresse
Les sécheresses qui se succèdent depuis plusieurs années obligent les oléiculteurs à irriguer : goutte à goutte ou asperseur.
"Avant c'était considéré comme une option, maintenant c'est une obligation si l'on veut être rentable", commente Sébastien Laverge, technicien pour l'Afidol, l'interprofession de l'olive.
Et pour l'an prochain ? "La récolte risque d'être moindre", appréhende Isabelle Casamayou. Car le manque d'eau engendre le manque de nouveau bois sur l'olivier, et c'est sur ce bois nouveau que se forment les olives.