Pourquoi la lotte est-elle achetée 3 euros le kilo aux pêcheurs est vendue 35 euros à l'étal ?
Pourquoi la lotte est-elle achetée 3 euros le kilo aux pêcheurs et est vendue 35 euros à l'étal ? Les pêcheurs bretons se posent la question et soupçonnent trop d'importations de poisson. Ils demandent au gouvernement d'inciter la grande distribution à privilégier le poisson français.
"Pourquoi la lotte est-elle achetée 3 euros le kilo aux pêcheurs du Guilvinec et vendue 35 euros à l'étal d'une poissonnerie à Sarzeau dans le Morbihan ? Je ne sais pas qui s'en met plein les poches, mais il faut que ça bouge, sinon il va y avoir des dépôts de bilan" s'inquiète Erwann Gouzien. Il est le patron d'An Triskell, un chalutier hauturier de 24 mètres, immatriculé au port du Guilvinec, dans le Sud Finistère. Avec le comité régional des pêches, il demande au gouvernement d'intervenir.
"Trop de grandes et moyennes surfaces importent du poisson à prix bas"
Olivier Le Nezet, président du Comité Régional des Pêches de Bretagne interpelle aussi le gouvernement et lui demande d'intervenir auprès de la grande distribution pour favoriser le poisson pêché par des armements français. La pêche bretonne représente 50% des captures en France. "Or, trop d'hypermarchés et de supermarchés importent du poisson à bas prix, notamment de la lotte. Avant les G.M.S (Grandes et Moyennes Surfaces) privilégiaient le poisson pêché en France, et notamment le poisson breton, réputé pour sa qualité et complétaient avec du poisson importé. Maintenant, c'est le contraire. Ils tirent les prix vers le bas."
Un appel au soutien des consommateurs
Le Comité régional des Pêches de Bretagne incite aussi les consommateurs à acheter du poisson français. "Quand c'est marqué 'Pêché en Atlantique Nord Est', ça ne veut rien dire. Demandez à votre poissonnier s'il a bien été pêché par un armement français", martèle Olivier Le Nezet.
À la poissonnerie, une cliente exprime son soutien : "Ici, la lotte est à 16 euros. Quand on sait qu'elle leur est achetée à 3 euros le kilo, ça fait mal au cœur pour ces pêcheurs qui ont travaillé dur pour nous la ramener."