Les premiers pois chiches récoltés dans la Somme
C'est tout nouveau dans le département de la Somme : la récolte du pois chiche. Un agriculteur de Thezy Glimont participe à une expérimentation et en cultive 2,5 hectares. L'objectif est de créer une vraie filière dans les Hauts-de-France.

C'est une plante plus connue pour pousser en Inde, en Afrique ou en Amérique du Sud. Le pois chiche trouve pourtant ses aises, chez nous, dans Somme. "Avec le réchauffement climatique, on peut désormais envisager des cultures plus exotiques", explique Olivier Sené, responsable technique chez Ternoveo, qui chapeaute l'expérimentation dans les Hauts-de-France. Une quinzaine d'agriculteurs de la région a donc planté sur 120 hectares des graines de pois chiche, il y a quelques mois.
Parmi eux, il y a Albéric de Thézy, exploitant à Thézy Glimont, près de Boves. Ce mardi, la plante était prête à être récoltée, grâce aux chaleurs de ces derniers jours. Pour cela, l'agriculteur n'a pas eu besoin d'investir dans une machine spéciale, puisque la moissonneuse batteuse qu'il utilise pour ses céréales suffit. Quand Ternoveo lui a proposé de faire cette expérimentation, il n'a pas hésité :
Le but est de développer le pois chiche en production et en vente directe, on sera donc moins soumis, comme pour le blé ou le colza, aux marchés mondiaux qui sont très volatiles.

Un pois chiche qui n'a pas besoin beaucoup d'intrants
La marge brut du pois chiche tourne autour de 700 euros par hectare, c'est plus que le blé et une meilleur source de revenu pour les agriculteurs. Autre avantage, la plante sécrète elle-même un répulsif anti-insecte. "Elle est peu gourmande en produits phytosanitaires, elle va capter l'azote de l'air et surtout elle produit elle-même de l'acide malique, pour tuer les insectes, donc pas besoin de la traiter", détaille Olivier Sené.
L'idée de Ternoveo est de créer une véritable filière du pois chiche dans les Hauts-de-France. "Pourquoi pas transformer nous-même le pois chiche, en houmous ou en chips apéro, nous n'avons pas encore le matériel pour, mais nous allons soit investir, soit faire appel à d'autres acteurs locaux", détaille le responsable technique.
