Meurthe-et-Moselle : vendre du carbone pour reboiser les forêts
Des parcelles de forêts d'Haroué et Lamath, en Meurthe-et-Moselle, font partie d'un projet de reboisement, financé par des entreprises. Cela va leur permettre de compenser leurs émissions de dioxyde de carbone. Le projet est labellisé par l'Etat.
Compenser une trop forte émission de dioxyde de carbone, en finançant le reboisement de parcelles forestières à Lamath et Haroué, en Meurthe-et-Moselle. Voilà le projet que propose Pierre Aussedat, expert immobilier et rural.
Les 1023 tonnes de CO2 qui sont à vendre correspondent à l'estimation de la capacité d’absorption des forêts qui seront replantées grâce aux financements des entreprises.
Des arbres malades de l'épidémie de scolytes
Un reboisement qui concerne notamment des parcelles touchées par l'épidémie de scolytes. Ces insectes qui profitent du manque d'eau et d'un climat sec pour creuser des galeries sous les écorces de ces arbres. Ce qui a pour conséquence de couper la circulation de sève et tuer l'arbre. L'an dernier, 7 millions de m3 d'épicéas devait être coupés en région Grand Est et Bourgogne Franche-Comté.
Philippe Aussedat possède cette parcelle de forêt à Lamath, et il constate les dégâts des scolytes " Les arbres sèchent et n'auront plus aucune valeur marchande. La conséquence c'est déjà une perte de revenu puisque dans 10 j'aurais pu vendre cet arbre 50€ le mètre cube, là ce sera 50 centimes la tonne ". La deuxième conséquence c'est qu'il faut ensuite replanter une parcelle de forêt pour compenser la perte.
Acheter un équivalent carbone pour reboiser la forêt
Mais cela coûte du temps et de l'argent. C'est dans ce créneau qu'intervient le projet de Pierre Aussedat : obtenir le financement d'entreprises pour le reboisement. En achetant du carbone, à 40€ la tonne, elles achèteraient l'équivalent de carbone qu'elles ne pourraient pas réduire dans leurs activités initiales.
" Le fait de reboiser permet de stocker du carbone. L'idée c'est que l'entreprise qui a besoin de compenser ces émissions de CO2 va pouvoir profiter de la forêt et avoir un bilan neutre " explique Pierre Aussedat.
Les entreprises et les propriétaires s'engagent pour une durée minimum de 30 ans. Ce projet a reçu le label " bas carbone " décerné par le ministère, 42 projets ont déjà été labellisés.