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Obligation de débarquement des poissons : Boulogne-sur-mer dans la course à l'innovation pour une pêche plus sélective
La filière pêche est confrontée à un vrai défi. L'obligation européenne de débarquer, à terre, toutes les captures, impose de travailler avec des filets plus sélectifs, sur les espèces et leur taille. Le but est de préserver la ressource en mer.

Depuis le début de d’année, petits et gros pêcheurs sont soumis à l’obligation de débarquement. Ils doivent ramener, au port, tous les poissons et crustacés capturés, même ceux qui n'ont aucune valeur commerciale.
Filets lumineux
Un principe du "zéro rejet", imaginé par la Commission européenne, pour encourager les professionnels à être plus sélectifs. La filière travaille donc sur toutes les innovations, comme par exemple des filets lumineux. Ils sont actuellement testés en bassin d’essai et en action de pêche en mer.
Loeiza Lancelot est la responsable du projet Selux : "Nous étudions le comportement des poissons par rapport à la lumière. On regarde si certains poissons, qu'on ne souhaite pas conserver, sont attirés par la lumière, ainsi on pourrait installer la lumière à l'opposé du filet sélectif pour que le poisson s'éloigne. Et inversement."
La difficulté est de gérer, dans le chalut, des espèces de poissons différentes qui ne sont pas vendables à la même taille, explique Manon Joguet, du From nord, l’organisation des producteurs : "Il s'agit de conserver les captures de maquereau de 20 cm et plus, tout en permettant au merlan de moins de 27 cm de s'échapper."
"On a un petit delta entre 20 et 27 cm qui ne peut pas être réglé par du maillage, sinon on perdrait tout. C'est ce qu'on espère améliorer grâce à l'installation des dispositifs lumineux."
Un système simple et peu coûteux de leds ou de fils fluorescents pourrait être installé directement sur des filets existants.
Rejeter des poissons vivants ?
Les poissons ramenés à terre qui ne valent rien, finissent en farine pour quelques centimes d’euros le kilo. Et certains sont même déduits des quotas de pêche. D’où l’idée du programme de recherches Sumari, qui étudie la survie des espèces, si on les rejette en mer, depuis le pont du bateau. Une expérimentation est en cours avec des raies bouclées hébergées par Stéphane Hénard à Nausicaá : "Les pêcheurs disent, nous ça nous fait mal au cœur de ramener à terre des petits poissons qui sont vivants, qui pourraient retourner peut-être à la mer et puis grandir pour une meilleure gestion de la ressource."
Un observateur monte donc à bord d’un bateau, tous les mois, pour récupérer, dans les filets, une quinzaine de très jeunes raies, deux fois plus petites que la taille commercialisable. Ensuite, leur capacité de récupération est testée : "Dans les quatre à cinq premiers jours, l'animal ne mange pas ; ensuite on va lui proposer de la nourriture."
"Au bout de quelques semaines, on pourra statuer sur les chances de récupération de l'animal et puis sa capacité à retourner dans le milieu et à grandir."
Les soigneurs vont aussi observer la capacité de ces raies à se reproduire. Les enseignements tirés permettront ensuite d‘obtenir de Bruxelles des assouplissements dans l’obligation de tout débarquer.
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