Opération coup de poing de la Confédération paysanne contre un projet de centrale solaire sur le Larzac
Une trentaine de militants de la Confédération paysanne ont envahi le hall de la société Arkolia Energies à Mudaison (Hérault). L'entreprise spécialiste des énergies renouvelables projette d'installer 400 ha de panneaux photovoltaïques au sol sur le plateau du Larzac, au Cros, à l'est du Caylar.

La Confédération paysanne avait annoncé une opération coup de poing. Vers 10 heures ce mercredi, une trentaine de militants ont envahi le hall d'Arkolia Energies, entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables à Mudaison, à l'est de Montpellier. La société s'est rendue coupable, selon le syndicat, "d'accaparement du foncier."
Il s'agit d'un projet de centrale solaire, baptisé Solarzac, sur la commune du Cros, près du Caylar. 400 hectares de panneaux photovoltaïques au sol, sur un terrain de 1.000 hectares qui sert aujourd'hui à la chasse privée.
Solarzac, au cœur d'un site classé par l'Unesco, répondait aux besoins énergétiques d'un peu plus de 100.000 habitants selon Arkolia
Un des responsables d'Arkolia s'est dit "choqué" de voir débarquer sur son lieu de travail la trentaine de militants avec haut-parleur et drapeaux. Il leur a demandé de partir, a menacé d'appeler la police, rien n'y a fait si ce n'est qu'il a été copieusement hué. C'est Nicolas Girod, le porte-parole du syndicat qui est chargé de faire passer le message : "Avec votre projet, vous allez occuper des terres agricoles qui sont destinées à installer des paysannes et des paysans. Vous allez mettre des panneaux, vous allez mettre quelques moutons pour vous acheter une petite vertu et expliquer qu'on fait de l'agro-pastoralisme. Finalement il n'y aura rien d'agricole, la production principale de ces terres-là, c'est de la production d'énergie."
Le directeur du développement d'Arkolia rappelle que le terrain en question est non accessible, grillagé et il n'est pas cultivé depuis des années. Antoine Jacob tient à mettre les choses au point : "Nous notre métier, c'est de développer les énergies renouvelables, c'est pas d'enlever la terre aux agriculteurs. On n'est pas des businessmen !"
"On perd déjà l'équivalent d'un département tous les six ans au niveau terres agricoles à cause du bétonnage et du bitumage, on veut pas encore en perdre à cause des énergies."- Christian Roqueirol, paysan du Larzac.
Des propos qui n'auront pas convaincu Christian Roqueirol, "paysan" du Larzac et membre du syndicat. "Si on laisse faire ça, l'élevage va être abandonné. Il y a assez de toits dans toutes les grandes villes pour faire des milliers d'hectares sans qu'on aille prendre des terres agricoles. Ces terres doivent être sanctuarisées."
Finalement à la demande des gendarmes, les militants sont partis, calmement, environ une heure et demie après leur arrivée. La période de concertation autour du projet Solarzac se termine le 23 juillet.
