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Partout en France, les agriculteurs manifestent contre les accords de libre-échange

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Plus d'un mois après l'accord entre l'UE et les pays sud-américains du Mercosur pour un projet de traité commercial, agriculteurs et éleveurs français ont manifesté partout en France ce mardi 2 juillet au soir. Ils dénoncent un risque de "distorsion de concurrence".

Les producteurs français, avec pancartes et tracteurs, ont montré leur colère devant plusieurs préfectures de France. Les producteurs français, avec pancartes et tracteurs, ont montré leur colère devant plusieurs préfectures de France.
Les producteurs français, avec pancartes et tracteurs, ont montré leur colère devant plusieurs préfectures de France. © Maxppp - JC Tardivon

Les agriculteurs français ne parlent même plus de manifestations : ce mardi 2 juillet au soir, ils ont proclamé une "révolte" et des "actions tous azimuts" contre le projet d'accord de libre-échange annoncé le 28 juin entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur (Brésil, Paraguay, Uruguay et Argentine). Par dizaines, accompagnés de pancartes et de tracteurs, ils se sont montrés devant les préfectures de nombreux départements, comme la Loire, le Nord, La Sarthe, le Tarn ou l'Isère.

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Dans la Loire, une soixantaine d'agriculteurs ont déposé dans le calme leurs vêtements et leurs bottes devant la préfecture de Saint-Étienne. À Lille, une trentaine de personnes ont organisé un barbecue devant la préfecture avec des tracteurs et des pancartes tricolores: "J'aime manger français".

Peur de couler face à la concurrence

Le débat était déjà vivace avec l'arrivée au conseil des ministres, ce mercredi 3 juillet, d'un projet de loi de ratification du Ceta, l'accord commercial avec le Canada approuvé en 2017 par le Parlement européen . Il a été vivement relancé avec ce projet d'accord, que les producteurs français redoutent. Il ouvre la voie à une suppression des taxes douanières pour une grande majorité de produits agricoles (91% à l'exportation et 92% à l'importation) vers les pays du Mercosur : viande de bœuf, sucre, miel, maïs ... Un projet d'accord qui pourrait créer des "déséquilibres" selon le conseil de l'agriculture française, et isntaurer une concurrence déloyale pour les syndicats comme la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).

Pour les producteurs français, on brade les produits tricolores en laissant la porte grande ouverte aux "distorsions de concurrence". Ils craignent des produits plus industriels, des normes moins strictes, une mauvaise traçabilité de la viande ... alors qu'on exige de leur part toujours plus de qualité. Selon la Fédération nationale bovine, l'accord Mercosur ferait disparaître 30 000 éleveurs et la perte de 50 000 emplois directs en France

"Filières sensibles" protégées

Depuis Bruxelles, le président de la République Emmanuel Macron a réagi en voulant apaiser les mouvements, et défendre l'accord. Selon lui, des dispositions ont été prises au niveau européen, notamment des quotas sur les "filières sensibles" comme le bovin ou le sucre. Pour le boeuf : 99 000 tonnes par an, 180 000 tonnes pour le sucre.

Les syndicats FNSEA et JA ont d'ailleurs demandé à être reçus au plus vite par le président Emmanuel Macron.

Enjeux écologiques

L'accord est également critiqué depuis longtemps par des organisations écologiques : réunies par l'institut Veblen, une association écologique, 340 d'entre elles appelaient déjà, en juin, l'UE à ne pas poursuivre ses négociations avec le Brésil. Les raisons : la "détérioration des droits humains et de la situation écologique." 

L'institut Veblen regrette qu'aucune sanction ne soit prévue en cas de non-respect de l'accord de Paris sur le climat. En réponse, Bruxelles met en avant un chapitre sur le développement durable, prônant "la conservation des forêts, le respect des droits des travailleurs et la promotion d’un comportement responsable des entreprises."

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