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Pays Basque : le coup de la châtaigne
Un collectif de la châtaigne basque vient de se constituer. Pour le moment il concerne cinq communes dans le massif du Baïgura. Une nouvelle filière locale se constitue autour du fruit plurimillénaire.

C'est un projet dont les contours se précisent de plus en plus. Samedi dernier à Bidarray, se tenait l'assemblée générale publique du premier collectif de la châtaigne. Un collectif réduit pour le moment aux territoires de cinq communes dans le massif du Baïgura : Bidarray, Helette, Macaye, Mendionde et Louhossoa.
Une feuille de route à constituer
La réunion de Bidarray marque une étape essentielle dans la constitution de cette filière. Désormais, les communes du collectif vont s'attacher à dresser un état des lieux de l'arbre, lister les producteurs et s'attacher à aider à la création de micro-entreprises (moulins, ateliers de transformation). Il faut donc s'assurer des capacités productives du territoire et l'état sanitaire des arbres. A partir des éléments réunis sera constitué un livre de bord de la filière. Une feuille de route pour assurer l'avancée de cette nouvelle filière.
Pas assez de châtaigneraies en France
L'une des chevilles ouvrières du projet, Beñat Itoiz, gestionnaire du moulin Sativa de Bidarray, estime que face à l'explosion de la population à venir, "il manque en France 40 000 hectares de châtaigneraies !" Que pour "contrebalancer la consommation de viande il faudra remplacer la protéine animale par des protéines végétales" Pour Beñat Itoiz "ça c'est la clé !".
La France, 4ème producteur d'Europe
Avec plus de 5800 tonnes de châtaignes par an, la France est un petit Poucet, 4ème producteur européen (après l'Espagne, la Grèce et le Portugal). Paradoxe, la France importe 80% de châtaignes chaque année. A elle seule, l'Europe a récolté 104 000 tonnes en 2017. Sur la planète, le champion toute catégorie de la châtaigne c'est la Chine (1 600 000 tonnes). Globalement l'Asie (Chine, Corée et Japon) est le principal producteur sur terre. L’Amérique du sud produit également 79 000 tonnes chaque année.
En France, on dénombre plus de 700 espèces de châtaignes (INRA). On la ramasse essentiellement durant l'automne (mi-septembre à novembre). Un fruit dont les français consomment 300 grammes en moyenne chaque année. La châtaigne se mange telle quelle ou sous la forme de farine, en purée ou en soupe. C'est cette transformation qui est une plus-value.
La châtaigne rapporte si on la transforme
Le coût de la châtaigne varie selon les régions françaises de 2,95 € à 8,51 € (châtaigne bio). Sur les marchés chinois le prix atteint 68 centimes mais sans assurance que le fruit a subi ou pas de traitement chimique. Pour les producteurs du Pays Basque, c'est en transformant la châtaigne qu'on peut espérer une plus-value. Un kilo de farine de châtaigne coûte 15 euros. Même prix pour de la semoule. On peut aussi manger des pâtes à base de châtaignes ou des pâtes à tartiner.
La châtaigne basque est d'origine japonaise
Au Pays Basque, l'essentiel du patrimoine châtaigner est issu de graines de Castanea Crenata apportées du Japon par des moines basques. Dans le reste de la France, l'espèce dominante est la Castanea sativa. Particularité de la châtaigne basque, elle est bien plus grosse que ses cousines. Certains fruits peuvent peser jusqu'à 40 grammes !
Beñat Itoiz donne l'exemple d'une cribleuse achetée dans les Cévennes, l'une des grosses région productrices. "Avec les châtaignes de là-bas on comptait en moyenne 60 fruits par kilos. Avec ceux du pays Basque on est à peine à 35 !". "Mais" insiste Beñat Itoiz "ce n'est pas le volume qui compte c'est la spécificité locale". Il faut, dit-il, restaurer les châtaigneraies. Anne-Marie Nadaud, adjointe au maire de Helette, rêve de construire içi un laboratoire.
Car de la châtaigne on peut tirer de la nourriture. On peut aussi valoriser le bois de châtaigner (pour des clôtures, de la vannerie, fabriquer des chisteras, des cerclages en tonnellerie, des instruments de musique ou du paillage de plantes). Les perspectives sont riches. Encore faut-il succomber au coup de la châtaigne !
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