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Pêche : la France annonce des mesures contre la Grande-Bretagne, Londres appelle à la "désescalade"

La France lance ce mercredi un ultimatum à la Grande-Bretagne, dans l'épineux dossier des licences britanniques accordées aux pêcheurs français. Si leur nombre reste insuffisant, des mesures de rétorsion entreront en vigueur le mardi 2 novembre. Des bateaux pourraient être interdits de débarquement.

 Dans le dossier des licences de pêche accordées aux pêcheurs français, Paris lance un ultimatum à Londres  Dans le dossier des licences de pêche accordées aux pêcheurs français, Paris lance un ultimatum à Londres
Dans le dossier des licences de pêche accordées aux pêcheurs français, Paris lance un ultimatum à Londres © Radio France - Matthieu Darriet

La France montre les muscles. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé ce mercredi à l'issue du Conseil des ministres l'entrée en vigueur à partir de mardi 2 novembre de mesures de rétorsion à l'encontre de la Grande-Bretagne. "Interdiction de débarquement", "contrôles douaniers" accrus, voilà quelques unes des mesures prises si le nombre de licences accordées aux pêcheurs français restait insuffisant. Des mesures jugées "décevantes" et "disproportionnées" par la Grande-Bretagne. 

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Contrôles systématiques 

Si Londres ne fait aucune avancée d'ici à début novembre, Paris promet "l'interdiction de débarquement de produits de la mer" britanniques en France, "avec des contrôles sur les camions", et la mise en place de "contrôles douaniers et sanitaires systématiques sur les produits (britanniques) débarqués". Depuis le Brexit, le sujet de la pêche reste explosif, même s'il ne concerne qu'un nombre limité d'acteurs par rapport à d'autres dossiers. En volume, les débarques britanniques (environ 3.000 tonnes en 2020 pour 10,2 millions d'euros) représentent moins de 5% des exportations totales britanniques de produits de la pêche vers la France. 

Mais Paris ne "laissera pas la Grande-Bretagne s'essuyer les pieds sur l'accord Brexit", a dit ce mercredi le porte-parole du gouvernement. Gabriel Attal évoque aussi une possible "deuxième série de mesures", "avec notamment des mesures énergétiques qui ont trait à la fourniture d'électricité pour les îles anglo-normandes " et Jersey en particulier. En déplacement à Lorient ce jeudi, le Premier ministre Jean Castex s'est dit "ouvert aux discussions matin, midi et soir" si Londres "respecte ses engagements". 

Deux navires anglais verbalisés dans la nuit 

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le ministère de la Mer français a annoncé la verbalisation de deux "navires britanniques" qui pêchaient en baie de Seine. L'un a été verbalisé pour "entrave au contrôle" et l'autre, qui "ne figurait pas sur les listes de licences accordées au Royaume-Uni" par la Commission européenne et la France, a été dérouté jusqu'au port du Havre, a précisé le ministère. Le propriétaire du chalutier écossais verbalisé et dérouté par les autorités françaises vers le port du Havre a estimé jeudi qu'il s'agissait d'un "malentendu" et dénoncé une manœuvre politique.

Ces contrôles, habituels "pendant la saison de pêche à la coquille Saint-Jacques", s'inscrivent aussi "d_ans le cadre du durcissement des contrôles dans la Manche, dans le contexte des discussions sur les licences avec le Royaume-Uni et la Commission européenne_", a précisé le ministère français de la Mer.

Moins de la moitié des licences accordées

Fin septembre, l'île anglo-normande avait accordé 95 licences de pêche à des bateaux français, et rejeté 75 demandes. Un coup de massue pour la filière pêche normande et bretonne. L'accord post-Brexit, conclu in extremis fin 2020 entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir. 

Dans les zones de pêche encore disputées, la zone des 6-12 milles des côtes britanniques et îles anglo-normandes, Londres et Jersey ont accordé au total un peu plus de 210 licences définitives, alors que Paris en réclame encore 244. Le porte-parole du Premier ministre britannique estime de son côté que "98% des licences de pêche ont été accordées". 

Londres appelle au calme 

"I_l est important de rester calme et d'aller vers une désescalade_", a déclaré ce jeudi le ministre britannique de l'Environnement George Eustice lors d'une brève intervention sur le sujet au Parlement.  "Notre porte reste toujours ouverte", a-t-il ajouté. Le ministre a affirmé, une nouvelle fois, que des licences de pêche avaient été accordées à 98% des bateaux européens qui en avaient fait la demande, dont quatre dans les derniers jours, sur la base de nouvelles informations fournies par l'Union européenne. "Nous restons engagés et disposés à prendre en compte de nouvelles informations", a souligné le ministre britannique.

"Les menaces de la France sont décevantes et disproportionnées, et ne correspondent pas à ce qu'on pourrait attendre d'un allié et partenaire proche", avait déjà réagi mardi soir un porte-parole du gouvernement britannique, affirmant qu'elles n'étaient "pas compatibles" avec l'accord post-Brexit et le droit international. Si ces menaces sont "appliquées, elles feront l'objet d'une réponse appropriée et calibrée", a-t-il mis en garde.

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