Changements météo : vigilance pour les maraîchers
Au début du mois de février, la Bretagne était sous la neige. Deux semaines plus tard, Brest battait un record de chaleur. Le mercure fait le yoyo depuis deux semaines. Sous les serres des maraîchers, ces variations de température inquiètent.
Le sol a beau être boueux et le ciel gris, ça sent déjà le printemps sous les serres de Légumaj Kergwenn à Plomelin. Les blettes déploient leurs feuilles et les navets sont presque mûrs. On oublierait presque la neige qui recouvrait l'exploitation il y a deux semaines. Mais les légumes, eux, s'en souviennent : " Les cultures se sont remises du gel, explique Yann Paulet, maraîcher. Mais elles sont encore stressées et s'il y a de gros écarts de température, cela leur créera un stress supplémentaire."
Se tenir prêts pour le prochain coup de gel
Pour le moment, les légumes restent zens, et les maraîchers aussi. Avec le beau temps, les cultures reprennent du poil de la bête. Mais Yann Paulet et sa compagne Anne Desallais continuent de les surveiller comme le lait sur le feu. " S'il y a un coup de gel, nous risquons de perdre tout ce qui est déjà sorti, donc il faut se méfier pour éviter les pertes."
Alors Anne Desallais se tient prête : elle regarde la météo plusieurs fois par jour et se prépare à couvrir les cultures fragiles au premier coup de givre. Le couple préfère anticiper et redoute de revivre un scénario similaire à celui de la vague de gel d'il y a deux semaines : " Nous n'envisagions pas qu'il fasse aussi froid aussi longtemps donc notre système d'irrigation est resté en eau, reprend la jeune femme. Avec le gel, plusieurs vannes ont explosé et nous n'avons pas pu remettre le circuit en eau pendant plus de dix jours."
Les dégâts restent limités pour l'exploitation : il faudra compter une centaine d'euros de réparations. Mais sans eau, les semis de carotte n'ont pas tenu. Le couple devra donc recommencer la plantation. Leurs clients patienteront un peu avant de les retrouver sur leurs tables.