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PORTRAITS - Maxime et Aidan, deux futurs éleveurs ovins passionnés, prêts à des sacrifices
En France, 200 à 300 nouveaux éleveurs ovins s'installent chaque année, mais 700 exploitations disparaissent tous les ans. Rencontre avec deux étudiants du lycée agricole de Laval qui veulent se lancer dans l'aventure.

"Quand je serai grand, je serai éleveur ovin". C'est ce que Maxime Rouland, 20 ans, et Aidan Roberts, 19 ans, ont dit à leurs parents. Ils sont tous les deux étudiants au lycée agricole de Laval en BTS production animale. Ils sont passionnés, mais ils sont lucides sur les difficultés qui les attendent : beaucoup de temps et d'énergie déployés, pour des revenus souvent incertains.
"Mes parents ont essayé de me dissuader, ils n'ont pas réussi".
Aidan Roberts a grandi au milieu d'un troupeau de 1200 moutons, en Écosse. Fils d'éleveurs, et pourtant ses parents ont essayé de le dissuader de devenir agriculteur. "Ils n'ont pas réussi", lance le jeune homme, "ils m'ont dit que c'est un métier dur, ils m'ont fait faire les tâches les plus chiantes pour me faire voir que c'est entre guillemets "la merde". Ils n'ont pas réussi".
Ils n'ont pas réussi à le dissuader car Aidan est fasciné par les moutons. "En tout il y a 58 races en France, ça va de l'espèce Corse qui est toute petite avec des cornes presque comme une chèvre, à celle où c'est vraiment le gabarit qui compte. C'est vraiment diversifié, j'adore ça, je ne peux pas vraiment l'expliquer", sourit l'étudiant Lavallois.
Entre 15 000 et 20 000 euros par an de revenus
Selon le vice président de la Fédération nationale ovine, un éleveur de moutons peut espérer gagner entre 15 000 et 20 000 par an de revenus. Aidan le sait, être éleveur est très difficile, demande beaucoup de temps et d'énergie. "Si on veut être agriculteur, il faut être passionné, c'est environ 12 heures par jour voir plus, 7 jours sur 7. Si on n'est pas passionné, on va abandonner, parce que de nos jours les marchés ovins ne sont pas favorables", explique Aidan.
J'adore cette relation entre l'animal et l'homme".
Maxime Rouland, 20 ans, est aussi prêt à faire des sacrifices pour vivre de sa passion. Le jeune mayennais est également en BTS production animale au lycée agricole de Laval. Ses parents sont boulangers mais ses grands parents étaient éleveurs.
"Tout petit je passais mes vacances à la ferme, depuis tout petit je baigne dedans donc ça m'a toujours plu. Et puis les bêtes, cette relation qu'on a entre l'animal et l'homme, c'est quelque chose que j'adore. C'est pour ça que j'ai choisi l'agriculture et la production animale", raconte le jeune homme.
Et pour lui le métier a beaucoup évolué, désormais, les éleveurs doivent être réactifs. "Il faut s'habituer, il faut réagir tout de suite sur les prix du marché. Trouver l'évolution, changer de système, faut toujours réfléchir".
Mille nouveaux éleveurs à trouver chaque année
Mais la relève est très loin d'être assurée, 700 exploitations ovines disparaissent chaque année en France, explique Maurice Huet, le vice-président de la Fédération Nationale Ovine. Il y a seulement 200 à 300 nouveaux éleveurs tous les ans.
"Chaque année en gros il y a 3% des éleveurs qui disparaissent, et le cheptel diminue un peu moins vite parce que les jeunes ont souvent des plus gros cheptels. Le risque effectivement c'est qu'il y ait de moins en moins d'éleveurs et que le cheptel disparaissent".
Pour répondre aux besoins, il faudrait 10 000 nouveaux éleveurs ovins ces 10 prochaines années.
Par ailleurs, les deux étudiants du lycée agricole de Laval représentaient la région Pays-de-la-Loire au concours des jeunes bergers, au salon de l'agriculture ce week-end, les Ovinpiades. 40 finalistes sur 800 jeunes au départ dans toute la France, avec des épreuves de tri des moutons, d'évaluation de la qualité de l'animal, et un quiz de connaissance des races.
Aidan est arrivé 24eme, Maxime 30eme. C'est un étudiant du Lot qui s'impose.
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