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Pourquoi vous trouverez toujours des élastiques autour de vos bottes de radis

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A partir du 1er janvier 2022, les élastiques autour des bottes de radis seront tolérés, malgré la mise en vigueur des mesures d'interdiction des emballages plastiques sur de nombreux fruits et légumes.

Botte de radis (photo d'illustration) Botte de radis (photo d'illustration)
Botte de radis (photo d'illustration) © Maxppp - Mourad Allili

Dans quelques jours, au 1er janvier, fini les emballages plastiques sur bon nombre de fruits et légumes ! Une mesure mise en place dans le cadre de la loi anti-gaspillage, dite loi AGEC, qui oblige les producteurs de toute la filière, mais aussi les industriels à s'adapter. Sont concernés pour l'instant des produits vendus dans des contenants de moins d'1,5 kg (pommes de terres, tomates, courgettes etc.). Mais plusieurs exceptions et des délais sont prévus pour les fruits et légumes les plus fragiles. Par exemple, les fruits rouges pourront conserver leurs barquettes en plastique jusqu'en 2026.

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"Une tolérance"

Autre exception, qui concerne de nombreux producteurs de la région nantaise : les bottes radis. Des élastiques pourront toujours être utilisés pour le bottelage de ces radis (comme pour les carottes fanes, les herbes aromatiques, les navets etc.). Le ministre de l'agriculture, Julien Denormandie, a annoncé le 10 décembre à Nantes qu'il y aurait "une tolérance" à ce sujet.

"Est-ce que vous allez acheter dans votre supermarché des radis un par un ? Non, ça n'existe pas !, lâche Cyril Pogu, vice-président de Légumes de France, soulagé par cette annonce. Ma grosse inquiétude c'est que je ne savais pas ce que j'allais faire de tous mes radis au 1er janvier !" Le souci, poursuit le maraîcher de Pont-Saint-Martin, c'est qu'il n'existe pas d'alternative naturelle aussi efficace et aussi résistante à l'eau que l'élastique. Pas même le raphia, souvent présenté comme la solution. "La plupart des raphias sont synthétiques, et beaucoup plus difficiles à utiliser." 

Et cela ne veut pas dire pour autant que les producteurs sont contre l'idée d'abandonner l'élastique et plus largement le plastique dans le conditionnement des fruits et légumes, insiste Cyril Pogu."Sauf que ce qu'on demande, c'est d'avoir un produit de remplacement. Or, ça n'existe pas pour l'élastique." 

On va avoir besoin de temps. Mais ce n'est pas pour autant qu'on n'est pas conscient de l'effort qu'il y a à faire pour toute la filière - Cyril Pogu, vice-président de Légumes de France

Un tiers de la production française

"Plutôt qu'une interdiction, j'aurai préféré que la loi encourage des conditionnements alternatifs, des éco-matériaux, pourquoi pas des bonus-malus", estime quant à lui Régis Chevallier, maraîcher à La Planche. Il vend des radis en sachets plastiques, ce qui représente 25% de son chiffre d'affaires. Le producteur est donc directement concerné par l'interdiction des emballages plastiques au 1er janvier. Cependant, ses clients ne sont pas tous prêts à opter pour d'autres solutions comme le papier, "qui propose une moins bonne conservation et coûte beaucoup plus cher que le plastique", concède Régis Chevallier.

C'est le flou total - Régis Chevallier, maraîcher

"Certains clients nous disent 'on arrête tout', ce qui est une catastrophe pour nous, explique-t-il. D'autres veulent continuer tant qu'il n'y a pas de contrôles. Et certains acheteurs comptent sur le délai de six mois prévu pour écouler les stocks pour trouver une solution. Je ne vous cache pas que c'est stressant !"

Trente millions de bottes de radis sont produites chaque année dans la région nantaise. Soit un tiers de la production nationale. Selon la fédération Légumes de France, les fruits et légumes ne représentent que 1,5% des emballages plastiques dans l'alimentation. 

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