Réforme des retraites : les agriculteurs, enfin des travailleurs comme les autres ?
Emmanuel Macron vient à Rodez (Aveyron) ce jeudi porter la réforme des retraites. Une réforme qui pourrait profiter aux agriculteurs, avec notamment la création d'un montant minimum pour les pensions.

Sur le marché de Gimont, ce mercredi, les agriculteurs du Gers et alentours semblent plutôt bien accueillir la réforme des retraites, qui sera portée ce jeudi à Rodez par Emmanuel Macron. Surtout parce qu'une des avancées de la réforme tient dans la création d'un montant minimum pour les pensions. Pas moins de 85% du SMIC (1.000 euros environ), alors qu'aujourd'hui un retraité agricole ne touche que 730 euros par mois, en moyenne.
Une vraie révolution pour Nelly, bientôt 50 ans, et maraîchère à Beaumont-de-Lomagne : "On sait très bien qu'on n'aura pas une retraite comme les avocats, mais si c'est revalorisé, c'est toujours mieux que ce qu'on a aujourd'hui. En travaillant, c'est normal qu'on ait une retraite décente !"
"En travaillant, c'est normal qu'on ait une retraite décente !" - Nelly, maraîchère à Beaumont-de-Lomagne
Paulette, de Tirent-Pontejac, a cessé toute activité depuis dix ans. La vraie reconnaissance pour elle, c'est que les paysans intègrent un système universel, aux côtés des autres professions : "Ils sont des travailleurs comme les autres, et ils apportent beaucoup à la société".
Une pension en hausse, mais les cotisations aussi ?
La fin d'une injustice donc, mais avec un bémol. Car si la pension augmente, il faudra cotiser plus pendant la carrière : de 21 à 28%. Et ça, ce n'est pas si facile selon Alain, producteur de fruits et légumes à Lannes, dans le Lot-et-Garonne : "Ça risque de faire mal, car les revenus sont très fluctuants dans notre profession. Il faudra en tenir compte, anticiper qu'il faudra cotiser davantage pour sa retraite. Mais après tout, c'est pas plus mal, c'est de l'argent qu'on récupérera en fin de carrière".
En revanche, rien n'est prévu dans la réforme pour les actuels retraités agricoles, et leurs pensions misérables. Les syndicats demandent régulièrement un geste pour les revaloriser.