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Salon Agrimax à Metz : émission spéciale sur France Bleu Lorraine ce jeudi

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Le salon Agrimax bat son plein au Parc des Expos de Metz, jusqu'au 29 octobre. Pour sa 10ème édition, France Bleu Lorraine vous propose une émission spéciale ce jeudi soir, de 19h à 20h : il sera question de défi climatique, de l'agriculture bio ou de la pénurie de repreneurs de fermes en Moselle.

Le Salon AgriMax, à Metz Le Salon AgriMax, à Metz
Le Salon AgriMax, à Metz © Radio France - Benjamin Bourgine

Agrimax , c'est le salon des professionnels de l'agriculture mosellans, lorrains, et même du Grand Est : concours, trophées, tables rondes permettent aux agriculteurs de la région de montrer leur savoir-faire et d'échanger sur les problématiques ou innovations de leur métier. Mais c'est aussi un salon pour le grand public, notamment les enfants, qui viennent admirer les 2.000 bœufs, volailles ou agneaux présents sur le site, la tonte des moutons, les engins agricoles. 

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France Bleu Lorraine vous propose une émission spéciale ce jeudi soir, de 19 heures à 20 heures, avec des invités du monde agricole mosellan, pour parler des problématiques du moment.

Ecouter l'émission spéciale Agrimax 2021 présentée par Julie Séniura

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Pour une rémunération digne des agriculteurs

C'est sans conteste la principale préoccupation du monde paysan : obtenir un salaire digne en échange de son travail. La loi Egalim de 2019 n'a pas eu l'effet escompté. Une seconde loi a été adoptée la semaine dernière pour compenser cet échec : elle prévoit des contrats écrits sur trois ans entre agriculteurs et transformateurs, ainsi qu'une partie non négociable dans le prix final de vente, pour prendre en compte le coût des matières premières agricoles.

Est-ce une réelle avancée ? "En tout cas, c'est un outil", explique Stéphane Ermann, vice-président de la Chambre d'agriculture de la Moselle en charge de l'élevage. "Il faut que les coûts de production individuels des agriculteurs soient pris en compte. Et ces contrats sur trois ans nous donnent de la lisibilité". 

Stéphane Ermann insiste aussi sur le rôle à jouer des supermarchés : "Il y a des grandes et moyennes surfaces qui jouent le jeu. Plutôt que de circuits courts, je préfère parler de circuits de proximité, et les supermarchés peuvent être ce maillon supplémentaire entre le producteur et le consommateur. Tout est complémentaire".

Trop peu d'installations

Cette année, entre 40 et 45 jeunes agriculteurs auront créé ou repris une exploitation en Moselle : on était plutôt aux alentours de la trentaine ces précédentes années. Mais Germain Bach, le président des Jeunes Agriculteurs de la Moselle , ne s'y trompe pas : "On est loin des 150 départs à la retraite chaque année. Si on veut défendre notre souveraineté alimentaire, il faut des jeunes".

Et la pénurie touche autant les chefs d'exploitation que le salariat. "On a plusieurs lycées agricoles en Moselle, il faut qu'ils forment les jeunes à l'agriculture du XXIème siècle. Les programmes ont trop de retard sur la réalité du terrain, à mon goût." Les Jeunes Agriculteurs proposent d'ailleurs des stages en ressources humaines ou gestion des conflits à leurs adhérents, pour leurs donner les outils nécessaires pour bien manager leurs équipes.

300 fermes bio en Moselle

Plus de trois cents fermes mosellanes sont aujourd'hui en agriculture biologique, soit 8 % des exploitations agricoles de notre département. Le bio a le vent en poupe chez les consommateurs, et en même temps, la filière connait un certain nombre de difficultés : on produit par exemple 20 % de lait en trop . Une surproduction qui s'explique par différentes causes : "Les conversions bio qui ont lieu par vagues, alors que la consommation de lait est linéaire", explique Jérôme Albert, le président du Groupement des Agriculteurs Biologiques de Moselle et éleveur laitier à Guinglange, près de Faulquemont. "Avec la crise du Covid, et le désengagement de la restauration collective [quand les cantines et restaurants d'entreprise ont fermé, ndlr], il y a eu des débouchés en moins. Et puis on a eu une bonne année de pousse de l'herbe, la production de lait a été plus importante".

Jérôme Albert relaie d'ailleurs l'appel du groupement Biolait, qui incite les consommateurs à acheter un pack de lait bio français, ce qui permettrait d'écouler cette surproduction d'ici la fin de l'année.

Les circuits courts, de plus en plus populaires

C'est une appellation dont on parle beaucoup depuis le premier confinement, mais le phénomène existe "depuis bien plus longtemps", explique Clotilde Girard, conseillère Circuits courts et Accueil à la ferme à la Chambre d'agriculture de la Moselle. 

Par exemple, le drive fermier , mis en place en un temps record par la chambre d'agriculture, fonctionne encore aujourd'hui, avec environ 300 clients chaque semaine, sur les différents sites du département de la Moselle. Mais la clientèle a changé : "Les clients de la période de confinement ont retrouvé leurs habitudes, sont retournés sur les marchés de plein air. Aujourd'hui, c'est une nouvelle clientèle, qui y trouve l'intérêt de commander 24 heures sur 24, et de récupérer son colis en cinq minutes. C'est une clientèle plus connectée, aussi".

Les agriculteurs, eux, peuvent vivre de leur métier grâce aux circuits courts. Et ils ont "la satisfaction de voir leurs clients satisfaits, c'est inestimable".

Le défi climatique

Les aléas climatiques pèsent lourd, et depuis longtemps, sur les épaules des agriculteurs : sécheresses, canicules, inondations, gel précoce ou tardif... Mais le phénomène s'amplifie. Les agriculteurs mosellans s'adaptent : en récoltant de nouvelles plantations, comme la luzerne et le sorgho, plus résistantes à la sécheresse, par exemple. Stéphane Ermann, élu de la chambre d'agriculture de la Moselle, insiste aussi sur la nécessité de stocker davantage les bonnes années, pour mieux anticiper le risque d'une année trop sèche.

Agri'Collectif, pour soutenir les agriculteurs en fragilité

Si les crises se succèdent dans le monde agricole, les agriculteurs peuvent aussi compter sur une certaine solidarité. La plateforme Agri'Collectif , par exemple. Il s'agit d'un site internet national, lancé cet été, qui permet aux agriculteurs traversant des difficultés financières notamment, de trouver des informations et du soutien. On peut procéder à un auto-diagnostic en ligne pour évaluer sa situation financière, ou solliciter la cellule Réagir, avec des entretiens individuels, et un audit approfondi. Plusieurs dispositifs de soutien existaient déjà dans notre région depuis de nombreuses années : cette plateforme vient simplement centraliser ces initiatives locales.

"L'objectif premier, c'est de ne pas laisser les agriculteurs seuls", témoigne Christophe Marconnet, responsable du pôle Economie à la chambre d'agriculture, et correspondant de ce dispositif en Moselle. La cellule se veut alors un interlocuteur entre l'agriculteur et ses différents fournisseurs, sa coopérative, sa banque. Les agriculteurs peuvent aussi appeler le 09 69 39 29 19 : une cellule d'urgence, gérée par la Mutualité Sociale Agricole (MSA), en cas de détresse psychologique.

Entre dix et quinze agriculteurs sollicitent la plateforme en Moselle chaque année. Des appels à l'aide qui interviennent souvent lors de périodes de crise, comme celle du lait en 2016 ou en cas de calamités agricoles. Christophe Marconnet insiste sur la discrétion et le respect de la confidentialité des personnes intervenant auprès des agriculteurs, dans ces périodes compliquées. Mais le fait de demander de l'aide est le début du chemin pour sortir de l'ornière.

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