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Salon de l'agriculture : à quoi ressemble la vie d'un éleveur de chevaux de trait Auxois en Côte-d'Or ?

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Les chevaux de trait Auxois étaient à l'honneur ce mardi au salon de l'agriculture. Une jument côte-d'orienne est d'ailleurs montée sur la deuxième place du podium du concours à Paris.

L'une des juments de Bernard Poncet
L'une des juments de Bernard Poncet © Radio France - Anne Pinczon du Sel

Ils sont une vingtaine en Côte-d'Or à élever cette race de chevaux locale : le Trait Auxois. Ce mardi, c'était le concours de la race au Salon de l'agriculture à Paris. Bernard Poncet, installé à Saffres près de Vitteaux, nous raconte à quoi ressemble sa vie d'éleveur. 

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Une activité peu, voire pas, rentable

"Si on prend l'élevage sur un plan comptable, il faut arrêter tout de suite", assène t-il d'emblée avec un grand sourire. Pour Bernard Poncet, la passion est née il y a une vingtaine d'années, alors qu'il "ne vient pas du tout du milieu du cheval." En plus d'être éleveur de chevaux de trait Auxois, Bernard Poncet fait du commerce de bois de chauffage. "Mais même les deux combinés, c'est Madame qui fait chauffer la marmite" s'amuse t-il. Il sait que l'activité n'est pas rentable, "mais vous pouvez avoir une passion pour les vieilles voitures, ça ne vous rapporte rien non plus, ou pour les voyages, moi c'est les chevaux de trait Auxois." 

Bernard Poncet câline ses juments tous les jours
Bernard Poncet câline ses juments tous les jours © Radio France - Anne Pinczon du Sel

Alors tous les jours, Bernard Poncet fait le tour de ses 40 hectares de prés, "d'abord pour vérifier que tout le monde est bien là, parce que j'ai des terrains morcelés, sans eau, sans clôture." A part quand ils sont blessés et qu'il y a des soins à faire, ses chevaux n'ont en fait pas vraiment besoin de lui, explique-t-il : "c'est une race rustique, qui peut rester dehors par tous les temps, alors du moment qu'ils ont de l'eau et de la nourriture, ils ont peut-être besoin de nous deux fois par an réellement." La visite quotidienne de Bernard, c'est donc par plaisir et pour vérifier que tout va bien. Il consacre en moyenne deux heures par jour à son activité, avec des périodes plus intenses que d'autres quand il faut s'occuper du fourrage ou du poulinage. 

© Radio France - Anne Pinczon du Sel

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la plupart des chevaux de trait Auxois ne finissent pas dans un champ pour faire du travail agricole. Ils atterrissent dans l'assiette de ceux qui mangent de la viande de cheval. "C'est d'ailleurs grâce à ça que la race a perduré, raconte l'éleveur. C'est pas politiquement correct de dire ça, mais c'est vrai. C'est grâce à ceux qui mangent du cheval que le cheval de trait existe encore." 

L'Italie est l'un des principaux marchés, et les Japonais s'y mettent depuis quelques années. "Quand les Japonais ont réduit leur consommation de thon rouge, ne me demandez pas pourquoi, _ils se sont tournés vers la viande de cheval,_s'étonne Bernard Poncet. C'était imprévisible, mais c'est surtout pas très fiable. Je préfère travailler avec des acheteurs locaux, sinon ils vont disparaître et le jour où le marché japonais s'écroule, on sera bien embêtés." 

N'empêche que grâce à ce marché japonais, les prix ont légèrement augmentés. Un poulain se vendait en moyenne à 2,30 euros le kilo l'an dernier. 

Bernard Poncet quant à lui n'est pas mécontent quand l'un de ses chevaux part finalement travailler dans les champs. C'est arrivé pour la première fois l'an dernier, il a vendu un cheval qui travaille aujourd'hui dans les vignes. 

© Radio France - Anne Pinczon du Sel
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