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Sécheresse en Creuse : un effet retard sur la production des légumes
À voir les champs des maraîchers encore verdoyants, on pourrait croire que la sécheresse n'a que peu d'impact sur la production agricole en Creuse. En réalité, c'est aux récoltes de l'automne que les dégâts vont se faire sentir.

Dans un des champs des Jardins Saintary, à Rimondeix, on s'active chaque matin pour désherber les carottes et récolter les courgettes sur près de 5 hectares. Sur ce chantier d'insertion, certains ont déjà connu les grosses chaleurs de l'été 2018."Pour l'instant, on ne voit pas trop la différence sur les légumes", explique Muriel. "Les racines viennent assez facilement quand même, mais _la terre est beaucoup plus dure par endroits et il faut vraiment gratter__,_ ajoute Elodie. On a toujours de beaux légumes pour l'instant".
Effet retard
Le problème, ce n'est pas tant les récoltes qui se font en ce moment, mais pour celles à venir. _"__L'impact est plutôt au niveau de la levée des semis,_ explique Mikaël Georget, le responsable. Il faut maintenir un sol humide, mais on a un vent asséchant et un manque d'eau donc ça pose des difficultés". Malgré une expansion des équipements de production depuis plus d'un an, le volume de récolte ne suit pas en partie à cause de la météo.
Certains légumes qui poussent pendant l'été ont besoin d'eau régulièrement : "s'ils n'ont pas leur quota, ça va se jouer sur le rendement et les récoltes à partir de septembre ou octobre", indique Mikaël Georget. Économiquement, cela représente une grosse part de la production : "ce sont les stocks qui nous font vivre jusqu'en avril ou mai l'année suivante". Ils servent aussi gratuitement à la Banque Alimentaire, qui se fournit beaucoup en courgettes grâce aux dons de l'exploitation.
Le préjudice, on va le retrouver en février-mars l'an prochain.
Réserve d'eau limitée
Pour tenir l'été, les Jardins de Saintary ont un bassin de 3.000 mètres cube d'eau de pluie et de drainage à leur disposition. _"On sait qu'une fois l'été commencé, on ne va pas pouvoir le remplir plus, même avec de petites averses"_, indique Mickaël Georget. La gestion de cette réserve a commencé avant même les alertes canicule, avec de l'arrosage en goutte-à-goutte.
Une réserve limitée par rapport à la surface cultivée. "On est mieux que l'an dernier car on a été plus vigilant encore, précise-t-il. Mais s'il ne pleut pas du tout pendant deux mois, ça va être très inquiétant". Il faudra donc restreindre davantage l'arrosage des plants censés pousser tout au long de l'été.