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Sécheresse en Mayenne : pâtures grillées, stocks d'hiver déjà entamés pour les agriculteurs

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En Mayenne, département placé en vigilance orange à la canicule, certaines terres agricoles souffrent de la sécheresse et de la chaleur, obligeant les agriculteurs à déjà puiser dans les stocks d'hiver. Reportage à Olivet et à La Baconnière.

Denis et Martine, agriculteurs à Olivet espèrent un peu de pluie pour leurs terres
Denis et Martine, agriculteurs à Olivet espèrent un peu de pluie pour leurs terres © Radio France - Martin Cotta

"Mes parcelles sèchent à vue d’œil" observe un peu dépité Denis. Cet exploitant d'Olivet possède 140 bêtes dont des vaches laitières. Il vient aussi de terminer ses moissons, sous un soleil battant et une chaleur épuisante. Ses terres, il est vrai, sont pour la plupart jaunâtres, ce qui n'est évidemment pas l'idéal pour nourrir ses animaux. 

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De la pluie espérée

"Les pâtures deviennent comme de la paillasse, comme de la chaume. Du coup on leur donne à manger comme si on était en plein hiver : maïs, foins dans les herbages et c'est parti" explique Denis. "Avec mon épouse, il nous restait quelques stocks pour avancer dans l'année mais là ça va plus vite que prévu. Il va nous falloir faire des ensilages précoces aussi" continue l'agriculteur. 

Depuis plusieurs jours, la Mayenne fait partie des 21 départements placés en alerte renforcée, c'est-à-dire avec une réduction des prélèvements à des fins agricoles et une limitation plus forte des prélèvements pour l'arrosage des jardins et espaces verts. "Cela devient inquiétant parce que l'eau n'est pas forcément annoncée pour tout de suite, et si c'est sous forme d'orage ce n'est pas spécialement mieux non plus (...) Peut-être que les vacanciers n'ont pas besoin d'eau mais nous honnêtement on en demande quand même" poursuit Martine, agricultrice aux côtés de Denis. 

Le couple dispose d'une fosse à lisier (eaux usées de la salle de traite et récipient des plateformes à fumier) qui lorsqu'elle est bien remplie peut servir à arroser certaines parcelles mais Martine et Denis savent déjà qu'elle ne sera pas suffisante pour couvrir les besoins de la terre. 

40°C en salle de traite

À La Baconnière, un autre couple est soumis aux mêmes difficultés en raison de la sécheresse. Et rien ne s'arrangera dans les prochains jours. Philippe et Martine possèdent une exploitation d'une quarantaine d'hectares avec 150 bêtes dont des vaches laitières. "On est obligé de compléter en alimentation, de ramener du foin, du maïs. Pour l'instant nous prenons sur nos stocks d'hiver" déclare Philippe. Leurs animaux mangent donc (pour l'instant) à leur faim. À la fin de l'été, entre 10 et 20% de leur stocks d'hiver auront été consommés estiment-ils.

Le soleil tape aussi sur une dizaine de bottes de foin les unes sur l’autre juste à côté. "Ça fait un peu peur car on entend souvent dans les médias que le fourrage prend feu donc on est vigilant" continue l'agriculteur. La chaleur c'est aussi à l'intérieur de la salle de traite où Martine travaille 1h30 le matin et 1h30 le soir. "Nous avons installé un gros ventilateur pour redonner du frais à l'intérieur. La température peut monter à plus de 40°C dans la salle de traite" remarque-t-elle. Ce nouvel épisode caniculaire en Mayenne aura des conséquences financières pour Philippe et Martine car la production va baisser. 

Philippe et Martine à La Baconnière ont déjà puisé dans leurs stocks d'hiver pour leurs vaches laitières
Philippe et Martine à La Baconnière ont déjà puisé dans leurs stocks d'hiver pour leurs vaches laitières © Radio France - Martin Cotta

Un ministre à la rescousse 

Pour pallier aux difficultés des exploitants, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a donc demandé le versement anticipé d'une partie des aides européennes aux agriculteurs, soit une avance de trésorerie d'un milliard d'euros. Cela représente 70% du versement dans le cadre de la Politique Agricole Commune. En Mayenne le transport d'animaux vivants doit être interdit à partir de ce mardi entre 13h et 18h, sauf dérogations (animaux malades par exemple).

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