Sécheresse : des actions en justice contre les dérogations accordées aux agriculteurs ?
L'ensemble du département de l'Indre est concerné par des mesures de restriction d'usage de l'eau. Mais des agriculteurs obtiennent des dérogations. Un non-sens écologique selon la fédération de pêche, qui réfléchit à mener des actions en justice.

La sécheresse est au plus fort dans l'Indre. Une situation qui oblige la préfecture de l'Indre à prendre des arrêtés de mesures de restriction d'usage de l'eau. Dans l'ensemble du département, il est par exemple interdit de remplir sa piscine, d'arroser son jardin potager entre 8h et 20h ou encore de laver sa voiture en-dehors d'un centre spécialisé. L'irrigation est également strictement encadrée.
Mais certains agriculteurs peuvent réclamer et obtenir des dérogations pour assurer la survie de leurs cultures. Une situation qui choque la fédération de pêche de l'Indre. "La situation est dramatique. On a une trentaine de rivières qui sont à sec ou presque en rupture d'écoulement", constate Patrick Léger, président de l'association. "C'était prévisible : il n'y a pas eu d'eau en hiver, presque pas au printemps", poursuit-il.
Il faut arrêter de jouer avec l'eau. C'est une denrée rare"
Des débits très faibles dans les cours d'eau
La fédération de pêche sollicite un rendez-vous avec le préfet de l'Indre. Elle vient également de lui adresser un courrier pour lui faire part de son inquiétude et de sa volonté de faire annuler les dérogations accordées aux agriculteurs. "Nous irons en justice. On va être obligé d'imposer la loi. Et si on regarde les textes, elle dit que la priorité est l'eau potable et les écosystèmes. L'agriculture vient après", explique Patrick Léger.
Ce n'est pas que la protection du milieu aquatique, c'est aussi la nôtre en termes d'eau potable"
"Quand on voit des cours d'eau à sec avec des tonnes d'eau à côté pour abreuver les animaux, il y a un problème quelque part", s'insurge Freddy Renaud, membre de la fédération de pêche de l'Indre. "Il faut une remise en question de notre modèle agricole. Il n'y a plus aucun bon-sens", ajoute-t-il.