Un apiculteur alsacien apprenti chimiste élève des abeilles résistantes au nuisible varroa
Cet apiculteur alsacien travaille dans son laboratoire à domicile pour élever des abeilles naturellement résistantes au varroa. Le but : arrêter d’avoir recours aux insecticides pour chasser ce nuisible des ruches.

C'est l'un des prédateurs des abeilles : le varroa. Aussi minuscule qu'un acarien, cet insecte s'invite dans les alvéoles où se trouvent les larves d'abeilles. Une fois dans la cellule, le varroa pique la larve.
Résultat, les abeilles piquées sont plus petites et ont les ailes déformées. Les ruches s’infestent très vite. L’insecticide, c’est souvent la réponse aux varroas. Pour Joel Gross, ça doit s’arrêter : les abeilles doivent se débarrasser de cet intrus sans aide chimique.
Au premier étage de sa maison, il donne naissance à des reines résistantes à cet intrus. Avec son microscope binoculaire, Joël Gross observe un cadre d’alvéoles. Dedans, des larves d'abeilles, âgées de quelques heures à peine. L'apiculteur les a d'ores-et-déjà confrontées au varroa.
Pour le moment, ces abeilles résistantes sont élevées au compte-gouttes dans ce labo. C’est parti pour la démonstration.
La potentielle reine mesure quelques millimètres à peine. Il faut être attentif, car le varroa bestiole se cache bien : sous les pattes de la larve ou au fond de l'alvéole.
Une fois tout danger écarté, la larve est placée dans un flacon, puis déposée en couveuse. Dans 10 jours, elle rejoindra une ruche comme reine ; sa descendance sera elle aussi résistante au varroa.

Joël Gross a conscience de la difficulté de cette tâche : "C'est compliqué de diffuser cette espèce d'abeille résistante, mais au moins on essaye une alternative sans pestiticide ou chimie. il faut que d'autres apiculteurs rejoignent le mouvement." En Alsace, ils sont une poignée d’apiculteurs à mener ces expériences.