Série d'été - Les confréries insolites du Limousin : les goûteurs de pêche de Voutezac
Notre série d'été nous emmène cette semaine à la rencontre des confréries du Limousin. Rencontre aujourd'hui en Corrèze avec la confrérie des goûteurs de pêche qui fait la promotion d'une production peu répandue en Limousin.

Voutezac, France
Elle milite fièrement pour un produit quasi confidentiel : la pêche. En Corrèze, à Voutezac, la confrérie des goûteurs de pêche se démène pour faire parler de la perle de la commune.
Cinq producteurs et trois cents tonnes de pêche
C'est dans son jardin, sur les hauteurs de Voutezac, que Roger Pouget accueille. "Je suis le grand maître de la confrérie depuis quatre ans", lance-t-il pour évoquer cette petite production locale concentrée sur la commune. "Il reste cinq producteurs qui ont une production, en année normale, de 300 à 350 tonnes", mais pas cette année, "problème de météo" grimace Roger Pouget. "Les pêchers ont peu fleuri. Il a beaucoup plu quand ils ont fleuri donc il n'y a pas eu de pollinisation. Les pêches sont donc rares." Peu de pêches à promouvoir alors que la confrérie, fondée en 2003, fête son quinzième anniversaire cette année.
"Si Eve avait connu la pêche, elle n'aurait pas croqué la pomme"
Elle sera donc beaucoup moins présente voire absente des marchés de pays où une partie de la production est écoulée. Produit exceptionnel dit-on ici, "ce sont des pêchers plantés sur des coteaux, en principe exposés plein Sud, et qui ne sont jamais arrosés" continue le grand maître de la confrérie. Les pêches ne se trouvent que pendant deux mois, "de la Saint Jean, du 25 juin environ, à la fin août", elles ne sont pas gorgées d'eau, goûtues, fruitées. "C'est la meilleure, elle a une peau de velours" continue Anita, l'une de la trentaine de consoeurs et confrères très mobilisés pour le temps fort de l'année : la fête de la pêche ce 22 juillet à Voutezac. Chacun en cape, "faite de rouge et de vert pour rappeler le pêcher" détaille Suzette, la femme du grand maître. Et une devise, en lettres or et en latin dans le dos : "si Eve avait connu la pêche, elle n'aurait pas croqué la pomme".