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"Si on n'a plus la transhumance, l'exploitation meurt", confie un éleveur vosgien
Prévue à partir de fin septembre, la transhumance se prépare pour les agriculteurs du massif vosgien. Cette pratique agricole ancestrale sera peut-être prochainement inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Un moyen pour les agriculteurs de la préserver.

Sur les hauteurs de La Bresse, les vaches de Florent Campello, robes tachetées de noir, profitent de l'herbe fraîche en altitude. Bientôt, elles emprunteront de nouveau les chemins de transhumance, pour rejoindre l'exploitation à quelques kilomètres dans la vallée.
"L'herbe ici pousse doucement, donc elle est très concentrée en gras et en protéine" explique l'éleveur laitier, une casquette vissée sur la tête. Car la transhumance est une pratique agricole ancestrale qui garantie aux agriculteurs des produits de meilleurs qualités et de meilleurs rendements.
Une pratique agricole ancestrale menacée par l'agriculture intensive et le tourisme
Dans le chaudron en cuivre de la fromagerie, le lait est plus gras et fermente plus vite. "En hiver on a un Munster qui va mettre un mois et demi à être bon, précise Anne-Marie Campello, une pelle en laiton à la main. Alors qu'ici en quinze jours il est déjà bien coulant et crémeux."
Cette tradition agricole ancestrale est essentielle à la pérennité de l'exploitation. "Si on n'a plus le système de transhumance sur les hautes-chaumes, l'exploitation meurt, confie Florent Campello. On n'a pas assez de surface en fond de vallée pour être en autonomie fourragère et pour avoir un tel troupeau."
Mais la transhumance est menacée par l'agriculture intensive et le tourisme. Pour la préserver, des dizaines d'éleveurs des cinq massifs français se sont réunis pour demander son intégration au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. "Ça nous permettra d'être un peu mieux écoutés et de pouvoir alerter en disant par exemple 'attention les chemins de transhumance ne doivent pas devenir des pistes de VTT'", poursuit l'éleveur.
Le jour où on fera juste tourner des vaches dans un cercle et qu'on dira 'la transhumance c'était ça', on ne pourra plus se regarder dans la glace
La transhumance a déjà été inscrite le 2 juin dernier à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel français. Une première victoire mais pour Florent Campello, président de l'Organisme de Sélection de la race bovine Vosgienne, pas question d'en faire un simple folklore. "Le jour où on fera juste tourner des vaches dans un cercle et qu'on dira 'la transhumance c'était ça', on ne pourra plus se regarder dans une glace", juge l'exploitant, très impliqué dans ce combat.
Le ministère de la culture a deux ans pour monter un dossier, en partenariat avec d'autres pays, et inscrire la transhumance au patrimoine mondial de l'Unesco. Dans les Vosges, une quarantaine d'agriculteurs pratiquent encore la transhumance.
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