Passer au contenu

Le média
de la vie locale

Publicité
Logo France Bleu

Une formation d'agriculteur remplaçant proposée par le lycée agricole du Pays de Bray

Par

Une formation d'agriculteur remplaçant est proposée par le lycée agricole du Pays de Bray à Brémontier Merval. Elle est ouverte à tous et permet de se former aux bases du métier d'agriculteur, pour se lancer ensuite dans le métier de remplaçant agricole.

Maya au volant du tracteur suit les conseils d'Emilien, le formateur Maya au volant du tracteur suit les conseils d'Emilien, le formateur
Maya au volant du tracteur suit les conseils d'Emilien, le formateur © Radio France - Milena Aellig

Les agriculteurs ont souvent du mal à prendre des vacances et pour plusieurs raisons : impossible de laisser les animaux seuls pour une semaine ou ne serait-ce qu'une journée, difficulté à trouver des personnes de confiance... 

Publicité
Logo France Bleu

Et pourtant, parfois il est nécessaire de s'arrêter, que ce soit pour des vacances ou pour d'autres raisons plus sérieuses : maladies, obligations familiales... 

Alors comment faire ? 

Il existe une association, le service de remplacement des agriculteurs, qui propose à ses adhérents, en échange de leur cotisation, de leur trouver des remplaçants formés et fiables pour veiller sur leurs exploitations en cas d'absence. 

Et pour ça, et bien il faut former des remplaçants ! C'est l'objectif du Lycée Agricole du Pays de Bray, qui profite des vacances scolaires pour lancer des formations ouvertes à tous, qu'on ait déjà une formation agricole ou pas. 

Emilien, le formateur l'affirme :

C'est avant tout la motivation qui compte

Tout au long de la semaine, il fait découvrir à ses élèves, au nombre de cinq cette semaine, les principales techniques pour s'occuper d'une exploitation laitière. Techniques de traites, conduites d'engins agricoles comme des tracteurs ou quad, avec ou sans remorques, soins aux animaux, manipulations... Rien n'est laissé de côté. Il les guide et les conseille dans tout, mais surtout, il les fait pratiquer. Car pour lui, c'est la clé. 

Ca permet à des profils très différents de s'y retrouver !

Maya s'y connait plutôt bien en vaches, elle est là pour pratiquer sur des engins agricoles surtout. Elle a 20 ans et déjà une formation agricole en poche mais manque un peu de pratique sur la conduite des tracteurs avec remorque.

"Il vaut mieux être en vitesse tortue au début... Mais l'objectif, c'est de pouvoir faire des créneaux en vitesse lapin"

Car sur le levier de vitesse du tracteur, on a des petits animaux dessinés pour indiquer la vitesse.

Marie elle, c'est l'inverse. Elle a grandit sur l'exploitation familiale ovine (de poules) mais sa passion pour les vaches l'a rattrapée

"on ne manipule pas les vaches et les poules de la même façon ! On fait beaucoup plus attention avec un animal de 800 kilos qu'une poule de 3 kilos...."

Alors elle ce qui l'a bien intéressée, c'est les différentes techniques de traites, pour l'instant elle en a appris deux. Mais elle a aussi bien aimé apprendre à mettre un licol et rassurer une vache récalcitrante. Et la méthode est assez simple : "lui parler gentiment, lui faire quelques grattes-grattes... et surtout rester zen." 

Les profils dans la formation sont variés : Cécile par exemple est vétérinaire. Pour elle, se former au métier d'agriculteur, c'est une façon aussi de mieux comprendre ses clients. Quels sont leurs enjeux, leurs inquiétudes? Et pourquoi pas à terme d'alterner la pratique en exploitation comme remplaçante avec sa pratique vétérinaire.

Laurent a 58 ans. Il travaillait dans le bâtiment mais après un accident de travail, il souhaite se lancer dans l'agriculture comme salarié remplaçant. Il en avait très envie quand il était jeune mais la vie l'en avait détourné. Aujourd'hui il y retourne avec beaucoup de motivation mais il est parfois difficile de convaincre les agriculteurs de l'embaucher à cause de son âge. Alors la formation lui permet de pratiquer, de gagner en expérience et prouver sa motivation

Les vaches normandes dont s'occupent les stagiaires
Les vaches normandes dont s'occupent les stagiaires © Radio France - Milena Aellig

A la pause déjeuner, Emilien m'emmène voir le troupeau. Ils pratiquent un mode de pâturage innovant, le pâturage intensif tournant : beaucoup de vaches sur une quantité d'herbe plus petite, mais qui change chaque jour. Cela permet de garantir la qualité de l'herbe... Et elles paissent sous de jeunes pommiers qui serviront à faire du cidre mais aussi, à terme, à leur faire de l'ombre.

En regardant le bâtiment du château en briques, il regarde les vaches et avoue : "quand on a un cadre comme ça, c'est à peine si on se sent vraiment travailler."

Publicité
Logo France Bleu