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Vendanges 2020 en Champagne : le rendement commercialisable fixé à 8000 kilos par hectare
Les représentants des vignerons et des maisons de champagne sont tombés d'accord ce mardi 18 août sur un rendement commercialisable de 8000 kilos par hectare pour la vendange 2020. Un accord qui a été difficile à trouver, dans le contexte d'une crise des ventes.

Alors que les dates d'ouverture des vendanges en Champagne commune par commune ont déjà été publiées et qu'elles ont pu commencer dès lundi dans des communes de l'Aube, le rendement commercialisable pour la récolte 2020 vient d'être annoncé ce mardi 18 août. Les représentants des vignerons et des maisons de champagne se sont mis d'accord sur un quota maximum de raisin de 8.000 kilos par hectare.
Le rendement commercialisable pour la vendange 2020 est en forte baisse par rapport à l'an dernier puisque le rendement commercialisable officiel pour les vendanges de 2019 était de 10 200 kilos par hectare. Jean Marie Barillère, président de l'Union des Maisons de Champagne, insiste sur le maître mot, l'incertitude : " les expéditions de Champagne restent en baisse de 25% à 30% depuis le début de l'année avec la crise". Une subtilité tout de même a été annoncée ce mardi puisque 1000 kilos ne pourraient être tirables qu'en janvier 2021 en fonction des chiffres des ventes de l'année.
Un rendement en forte baisse
"On met 8.000 kilos mais une partie de ces 8000 kilos sera très vite ou pas dans le circuit en fonction justement des ventes de l'année 2020 pour ne pas alourdir le poids des stocks et 8000 kilos c'est un chiffre qui permet d'assurer j'ai envie de dire une année blanche au niveau viticole mais pas d'avoir un revenu décent au niveau viticole oui clairement donc ça laisse des traces donc il y a des gens qui ne seront pas contents", explique Jean Marie Barillère, qui table donc sur des ventes entre 200 millions et 230 millions d'ici la fin de l'année 2020.
Les premiers mécontents, ce sont les vignerons indépendants, ceux qui produisent leur champagne, qui défendent depuis plusieurs mois le fait qu'en dessous de 9.000 kilos par hectare, certaines exploitations ne sont plus viables. "On sacrifie la manipulation au profit des intérêts du négoce et d'une certaine tranche de la coopération", réagit Yves Couvreur de la Fédération des vignerons indépendants de Champagne qui compte plus de 400 adhérents.
Un compromis qui ne satisfait vraiment personne ?
La réunion pour fixer le rendement 2020 avait été reportée en juillet car l'accord semblait impossible à trouver entre le Syndicat général des vignerons (SGV) et l'union des maisons de Champagne. Dans une lettre à ses adhérents, le président du SGV expliquait alors le 22 juillet : "le négoce cherche surtout à alléger ses stocks malgré le fait qu'il est devenu plus optimiste sur ses prévisions de marché... le SGV défend pour sa part un niveau de rendement (...) qui permette d'assurer la pérennité du plus grand nombre d'exploitations".
Ce mardi, le président du SGV Maxime Toubart assume une décision qui ne peut pas satisfaire pas tout le monde, autrement dit les 16.000 vignerons qu'il représente. "Même moi en dessous de 10.000 kilos à titre personnel ça ne me va pas, mais après il y a une réalité économique qui est là, on ne peut pas faire abstraction des chiffres des sorties ! Oui il y a des gens qui marchent bien mais il y a aussi des gens qui marchent pas mais il faut trouver une solution collective et commune. Il faut prendre en compte les avis de chacun mais à un moment donné, il faut trancher", souligne Maxime Toubart.
Un potentiel de production à 12.000 kilos par hectare, une qualité "exceptionnelle"
Ce qui est sûr c'est qu'une quantité importante de raisins va rester sur pieds. Mais ça va permettre de "bien trier, de prendre vraiment le meilleur", s'accordent à dire Maxime Toubart et Jean-Marie Barillère. Ce dernier qui défend encore sa position : "en quelque sorte c'est un crève coeur par rapport à une activité agricole mais j'ai envie de vous dire : je ne peux vendre que ce que le marché va accepter ! et si le marché baisse, si je produis beaucoup, la chute est terrible : on l'a fait ça en 1990, c'est une chute des volumes, une chute des prix et on met 20 ans pour s'en remettre".
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