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"Venez voir la sécheresse sur nos exploitations !" : l'appel des Jeunes Agriculteurs Ardèche aux autorités

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Alors que la fête de l'agriculture se déroule à Champis, des éleveurs alertent sur leurs stocks de fourrages et la difficulté d'installer des retenues collinaires. Certains appellent la DDT et le gouvernement à se rendre dans leurs exploitations pour voir l'étendue des dégâts.

Les fourrages sont très bas pour la troisième voire quatrième année consécutive en Ardèche. Les fourrages sont très bas pour la troisième voire quatrième année consécutive en Ardèche.
Les fourrages sont très bas pour la troisième voire quatrième année consécutive en Ardèche. © Radio France - Willy Moreau

"Vous croyez encore au Père Noël vous ? En réalité, c'est peut-être un peu raide ce que je vais dire, mais ils préfèrent que les poissons vivent et nous on crèvent", dénonce un agriculteur. Ce samedi, lors de la fête de l'agriculture organisée par les Jeunes Agriculteurs Ardèche, en partenariat avec ceux du canton Peray/Vernoux, certains expriment leur colère face à un sentiment d'abandon des autorités. 

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Je voulais lancer une exploitation mais regarder ses cultures crever quand c'est la sécheresse, ça décourage complètement - Florent Chirouze, jeune agriculteur à Vernoux-en-Vivarais

Cette année, huit retenues collinaires ont été autorisées en Ardèche. "Mais sur combien de projet ?", se demande Florent Chirouze, jeune agriculteur au GAEC de Mirabel à Vernoux-en-Vivarais. Après quatre ans de sécheresse consécutifs, les gérants de son exploitation fruitière et de vaches laitières demandent d'étendre la retenue de 10.000 mètres cubes à 15.000 mètres cubes mais les démarches n'aboutissent pas. 

L'eau retenue sert à arroser les quatre hectares de mûres et de groseilles du printemps à l'hiver. Avec la chaleur, malgré un arrosage au goutte-à-goutte, il ne reste quasiment plus rien pour le fourrage. Résultat, raconte Florent : "On a ensilé le maïs le 15 août, il n'y avait pas d'épi, il était sec. On a donc fait trois tonnes de matières sèches au lieu de 15 tonnes si on avait pu irriguer."

Les foins sont de mauvaise qualité cette année faute d'irrigation.
Les foins sont de mauvaise qualité cette année faute d'irrigation. © Radio France - Willy Moreau

Le président des Jeunes Agriculteurs du canton de Vernoux/Saint-Péray, Nicolas Garcin, alerte sur l'état des stocks : "Les stocks de foin faits au printemps, on commence déjà à puiser dedans depuis début juillet__. Ça veut dire qu'il faut soit réduire le nombre d'animaux qu'on a chez nous, soit acheter mais ça coûte cher. On fait ce métier pour vivre aussi"

On invite les autorités à venir voir l'état de nos exploitations en plein mois d'août

Le nouveau ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a promis qu'une grande partie du volet agricole du plan de relance serait consacrée à la gestion de l'eau. Son prédécesseur, le Drômois, Didier Guillaume avait lui aussi indiqué un accompagnement des agriculteurs pour installer davantage de retenues collinaires

Les agriculteurs dénoncent des promesses de Gascon. "Ce sont des belles annonces mais ça ne correspond pas aux besoins qu'on a", regrette Fabien Mounier. Il a reçu récemment un courrier négatif pour son exploitation d'Alboussière : "J'ai fait une demande de retenue fin d'hiver - début de printemps. La DDT est venue sur le terrain sans moi et j'ai reçu un mail un mois plus tard pour dire que je n'avais le droit de rien faire"

Quand ces retenues existent, les rendements permettent de maintenir les exploitations. Exemple avec Christopher Papon qui travaille au GAEC Deliou, une exploitation de 55 vaches : "On a la chance d'avoir un lac de trois hectares juste au-dessus de la ferme qui retient environ 120.000 mètres cubes__. Une quinzaine d'exploitations peuvent pomper l'eau après adhésion. L'année passée, on a fait 12 hectares de maïs et ça nous permet de maintenir nos stocks".

Florent Chirouze estime que les normes appliquées ne sont pas du tout en phase avec la réalité : "On ne peut pas faire des lacs là où c'est humide. Si on faisait une demande à la cime d'une montagne, on aurait l'autorisation deux mois plus tard sans souci. Sauf qu'il n'y a pas d'eau à cet endroit là". Le jeune agriculteur invite la DDT voire les autorités gouvernementales à se rendre sur son exploitation pour "qu'ils comprennent" ses problèmes. 

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