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Yonne : un poulailler mobile pour des poules pondeuses bio épanouies

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Un agriculteur de Sarry dans l'Yonne s'est lancé il y a dix mois dans l'élevage de poules pondeuses bio. Des poules élevées en plein air, grâce à des poulaillers mobiles.

Yannick Grandidier a investi dans 3 poulaillers mobiles. Yannick Grandidier a investi dans 3 poulaillers mobiles.
Yannick Grandidier a investi dans 3 poulaillers mobiles. © Radio France - Virginie Vandeville

C'est un concept encore peu commun chez nous : les poulaillers mobiles. Yannick Grandidier, un jeune agriculteur de 40 ans de Sarry dans l'Yonne, en a acheté trois ces 10 derniers mois pour garantir le bien-être de ses poules pondeuses.

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La structure a tout d'un poulailler classique. Une originalité: il est tiré par un tracteur et accueille aujourd'hui 220 poules au sein de ses 30 mètres carrés. Les poules peuvent se déplacer sur deux étages avec un perchoir et un espace pour pondre. "Tout est automatisé grâce à des panneaux solaires installés sur le toit", précise Yannick Grandidier. 

Ainsi, les poules peuvent sortir via une porte qui s'ouvre seule. Mais l'agriculteur veille au grain. Chaque matin, il vient vérifier que ces poules qu'il surnomme "Jacqueline" se portent bien_. "Je vérifie qu'elles ont bien de l'eau, qu'elles ont de quoi se nourrir et une fois par semaine, je retire les fientes"_. Des fientes qu'il redonne ensuite à un agriculteur du coin pour en faire de l'engrais et qui en échange, lui prête 15 hectares de parcelles de luzernes. 

L'un des poulaillers mobiles totalement automatisé aux panneaux solaires.
L'un des poulaillers mobiles totalement automatisé aux panneaux solaires. © Radio France - Virginie Vandeville

C'est un retour aux techniques passées

Une parcelle qu'il occupe petit à petit. "Une fois par semaine, je déplace le poulailler de trente mètres. Cela permet aux poules d'avoir de la luzerne fraîche et donc de désherber la surface", assure Yannick Grandidier. 

Un principe qui se focalise sur le bien-être de ses poules. "Ce sont des belles poules. On peut le voir ne serait-ce qu'à la couleur de leur crête, elle est bien rouge", sourit fièrement l'agriculteur. "C'était important pour moi de faire du bio tout comme le côté environnemental. C'est l'avenir. Je n'ai pas toujours fait du bio. J'ai traité des champs de colza pendant des années. J'ai vu l'évolution, le surplus des produits utilisés. Là, je ne mets que du vinaigre dans l'eau de temps en temps pour prévenir de maladies. Je ne les élève qu'avec des produits naturelles. C'est un retour aux techniques passées", ajoute Yannick Grandidier. 

Chaque jour, l'agriculteur récupère plus de 200 oeufs dans chacun de ses poulaillers mobiles.
Chaque jour, l'agriculteur récupère plus de 200 oeufs dans chacun de ses poulaillers mobiles. © Radio France - Virginie Vandeville

Un oeuf a un peu plus de 30 centimes

Un virage bio et nature qui a séduit en 10 mois déjà quinze clients, comme des boulangers, des pâtissiers, le magasin Biocoop d'Auxerre ou encore des restaurateurs, à l'instar de Romain Favre, le gérant et chef cuisinier du restaurant Le Soufflot à Irancy. 

"J'ai un ami qui m'a parlé de  la production de Yannick. En juin, je suis allé visiter son exploitation et j'ai commencé à commander des œufs. Le concept, l'humain et surtout la qualité des oeufs m'ont séduit. Depuis juillet, je me fournis uniquement chez lui. Contrairement à des œufs élevés en batterie, on a un blanc et un jaune qui se tiennent mieux à la cuisson. Et puis, j'ai réduit la casse. Si j'en cassais 8 sur 30 lorsque j'utilisais des œufs industriels, là quand j'en casse, c'est que l'erreur vient de moi. Cela a un coût. 33 centimes un œuf contre 10 pour un œuf de poule élevé en batterie". Les œufs de Yannick Grandidier ont même trouvé une place sur la carte du restaurant. Ils se déguste en meurette. 

Un élevage locale et soucieux du bien-être animal que Yannick Grandidier entend faire grandir. Son prochain objectif est de se verser un salaire. Pour cela, il compte acheter en 2022, un quatrième poulailler mobile. Pour cela, il faudra se délester de 42 000 euros.

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