"Zéro résidu de pesticide" : le label lancé dans le Sud-Ouest qui monte
Depuis un an, des producteurs du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne et du Sud Ouest se sont engagés dans une 3ème voie : entre l'agriculture bio et l'agriculture conventionnelle.

Le salon de l'agriculture ouvre ses portes ce samedi à Paris pour 10 jours, et cette année, le collectif "Nouveaux champs" espère bien tirer son épingle du jeu. Ce collectif a lancé le label "zéro résidu de pesticide" il y a un an en février 2018 dans le Sud-Ouest, avec à la manœuvre, des producteurs du Lot-et-Garonne et du Tarn-et-Garonne. Ils proposent une 3ème voie, entre l'agriculture traditionnelle et l'agriculture bio. Ces agriculteurs garantissent que les fruits et légumes vendus sous leur label ne contiennent plus du tout de résidu de pesticide. C'est le Marmandais Gilles Bertrandias qui est à l'origine de ce label. Il estime que c'est contraignant pour les producteurs, mais que l'objectif en vaut la peine.
On a l'ambition de prendre ce qui se fait de bien dans l'agriculture biologique et de prendre ce qui se fait de bien aussi dans l'agriculture conventionnelle - Gilles Bertrandias
On ne le sait pas forcément mais aujourd'hui, dans le bio, il y a une obligation de moyens pour les producteurs. Ils s'engagent à ne pas utiliser du tout de pesticide de synthèse, mais il n'y a pas d'obligation de résultats et peu de contrôles sur les fruits ou les légumes à l'arrivée, or il peut y avoir quelques résidus qui viennent d'une pulvérisation sur le champ d'un voisin par exemple.
Nombreuses analyses
Les agriculteurs de la 3ème voie expliquent eux qu'ils évitent les pesticides au maximum en utilisant des filets, différentes techniques agronomiques, des rotations de culture, ils privilégient des variétés de pommes par exemple qui résistent mieux que d'autres... Mais il peut leur arriver d'en utiliser. Ils le font alors avec parcimonie, à des moments bien précis et des pesticides qui disparaissent du fruit une fois qu'il a mûri. La nouveauté c'est surtout qu'ils font faire des analyses en laboratoire pour garantir qu'il n'y a plus de trace à l'arrivée.
On fait de nombreuses analyses. On commence la surveillance aux champs, et on la poursuit jusqu'au conditionnement - Gilles Bertrandias
Si les analyses révèlent des traces de résidus de pesticides, le fruit ou le légume est déclassé. C'est donc très contraignant pour les agriculteurs, mais ils voient leur intérêt. Cette 3ème voie séduit les consommateurs car le prix se situe entre celui des fruits et légumes classiques et le bio.
Depuis un an que le label a été lancé, 3000 producteurs ont suivi dans toute la France, pas sur la totalité de leurs récoltes, mais sur une partie. Gilles Bertrandias estime que "10% des fruits et légumes qu'on achète aujourd'hui rentrent dans ce label "zéro résidu de pesticide"". Ces produits sont dors et déjà proposés dans la grande partie des supermarchés.