Allier : des émetteurs radios sur des saumons pour étudier leur migration
Dans la rivière Allier, un groupement d'acteurs locaux (Vinci Autoroutes-ScimaBio-Logrami) a installé des émetteurs radios pour les suivre dans leur migration. Une opération qui permettra de jauger si les aménagements réalisés par Vinci Autoroutes sont performants.

La population des saumons est une population de poissons fragiles. La consommation mondiale de saumon a triplé depuis les années 1980, selon WWF. L'ONG comptabilise plus de 230 espèces. Dans la rivière Allier, la mortalité des saumons est importante : en 2009, selon une étude de l'association Loire Grands Migrateurs (LOGRAMI), 71,5 % des saumons avaient cessé leur migration en été dans le secteur entre Vichy et Pont du Château. Ils n'avaient pas survécu car la température de l’eau était trop élevée.
30 saumons équipés d'émetteurs radio
Pour optimiser la migration des saumons, un suivi est réalisé cette année sur l'Allier en amont de Vichy. Il est effectué par le bureau d’études SCIMABIO interface. Il consiste à capturer 30 saumons au niveau du pont barrage de Vichy. "Quand les saumons arrivent dans la nasse de piégeage, on attend deux heures avant de relever le piège. On procède ensuite à l’anesthésie des poissons" explique Yann Abdallah, chef de projet à Scimabio Interface. Ensuite, les techniciens marquent poissons par poisson par un marquage intra-gastrique. Ils placent une antenne dans l’œsophage, via des techniques sont issues de publications scientifiques. Ils les relâchent ensuite pour les observer.
Les émetteurs ont une large portée, ce qui permet de suivre le parcours de ces grands poissons migrateurs. Les opérations de piégeage ont commencé le 27 mars 2019. Les premiers saumons ont été capturés, marqués puis relâchés au début du mois d'avril 2019.
Un enjeu environnemental et patrimonial
Dans le même temps, Vinci Autoroutes a réalisé des "travaux de rétablissement de la continuité écologique" au niveau du Seuil de l’A89 en 2017. Ce sont ces travaux qui vont être évalués pour savoir s'ils permettent une meilleure migration des saumons. "C'est un enjeu chargé d'histoire," indique Cédric Heurtebise, responsable environnement à la direction technique de Vinci Autoroutes. "Si on peut contribuer à restaurer et leur permettre de retrouver les frayères, il le faut. Et ça suppose l'engagement de tous : aménageurs, associatifs, scientifiques. On est dans l'année internationale du saumon, il faut le célébrer et il faut agir"