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Après plusieurs siècles d'absence, la tortue cistude retrouve les étangs alsaciens
Elle est carnivore et elle aime les marais tranquilles : la tortue cistude est une espèce protégée, c'est même le reptile le plus menacé d'Europe. Depuis cinq ans, le zoo de Mulhouse installe de jeunes cistudes dans un espace protégé près de Lauterbourg. Une opération de réintroduction réussie.

orLa femelle adulte porte une carapace noire tâchée de jaune d'une vingtaine de centimètres. Elle pèse deux fois plus que le mâle (1,3 kg pour 0,6 kg...). La tortue cistude (Emys orbicularis), en voie de disparition en Europe , se ré-acclimate depuis quelques années à Lauter.trurg, près de la gravière du Woerr, un secteur où elle s'épanouissait autrefois naturellement.
Un casse-croûte pour les hérons
Plus de 300 cistudes occupent maintenant les lieux. Une grande partie d'entre elles a été conçue au zoo de Mulhouse, les autres dans la Petite Camargue alsacienne . Geste symbolique fort, la 200ème tortue mulhousienne a rejoint cette petite colonie ce mercredi 26 septembre 2018, avec une trentaine de congénères. Elles ont un an à peine. "Au départ, on introduisait dans les bassins d'acclimatation des tortues qui avaient déjà cinq ou six ans, donc d'une taille conséquente pour qu'elles ne puissent plus se faire prédater par des hérons, des cigognes ou des renards", précise Benoît QUINTARD, vétérinaire et directeur-adjoint du Parc zoologique et botanique de Mulhouse . "Depuis cette année, on change un petit peu notre façon de voir les choses. On a remarqué que leur capacité à grandir et à profiter de ce milieu naturel les font croître beaucoup plus rapidement."
Les premières cistudes ont été réintroduites il y a cinq ans, en 2013, dans cette zone d'étangs de 90 hectares, gérée par le Conseil départemental du Bas-Rhin et par l'ONF, l'Office national des forêts .
La reproduction des tortues garde sa part de mystère
Jean-Yves GEORGES, chercheur au CNRS , veille sur cette colonie d'amphibiens. Il travaille à l'IPHC, l'institut pluridisciplinaire Hubert Curien, dans un laboratoire mixte qui collabore avec l'université de Strasbourg . Chaque printemps, il piège les cistudes dans ses nasses pour les compter et évaluer leur état de santé.
Les 300 spécimens relâchés près de la gravière du Woerr se portent bien, il a pu le constater : "on a quasiment 100% de survie d'animaux issus d'élevage, c'est quelque chose d'assez exceptionnel ; ça montre que le site est vraiment favorable pour cette espèce". Cependant, pour le moment, les tortues ne se sont pas encore reproduites. En tout cas Jean-Yves GEORGES n'a pas encore réussi à débusquer de petite cistude autochtone. Manque de chance, immaturité des femelles ou stratégie naturelle de reproduction, à ce stade, c'est encore un mystère : " à partir du moment où il y a copulation et que la femelle a récupéré les gamètes du mâle, elle est capable de produire ses œufs. Ce qu'on sait aussi, c'est qu'elle est capable de conserver ces spermatozoïdes sur plusieurs années pour, au cours des années qui viennent, ne produire des œufs issus que du même mâle..."
La cistude est une "espèce parapluie", c'est à dire que sa survie dans cet écosystème renseigne les chercheurs sur la présence d'autres espèces vulnérables. Ainsi, la gravière du Woerr abrite aussi des rainettes vertes et des pélobates bruns, deux autres espèces d'amphibiens.trtue
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