Cher : la chasse aux pesticides est ouverte
Depuis le 1er janvier, l'usage et la détention de pesticides sont interdits pour tout non professionnels, sauf produits dits " biocontrole"... Une réglementation plus sévère que fait appliquer l'agence française pour la bio diversité. Et visiblement, tout le monde n'est pas au courant.

Il n'est pas rare de voir des talus ou des fossés complètement desséchés cet été, suite à une pulvérisation de désherbant pourtant interdit. Patrice Van Bosterhaudt, chef de l'agence française pour la bio diversité du Cher, et ses agents n'hésitent pas à patrouiller et à relever les infractions.

Un fossé aride, sans aucune végétation. Pas de doute ici, le riverain a dû traiter : " C'est strictement interdit depuis l'arrêté du 4 mai 2017, indique Patrice Van Bosterhaudt. Il interdit toute application directe dans les éléments du réseau hydrographique. C'est à dire les fossés, les buses d'égout notamment, de produits phytopharmaceutiques, quelle que soit sa nature." Une procédure sera donc engagée.

Ces agriculteurs ont l'habitude de traiter au glyphosate devant leur ferme : " C'est pour que l'herbe n'empêche pas l'eau de couler, expliquent -ils. De toute façon, on est blasé aujourd'hui. On n'a plus le droit de rien faire." L'entretien de ces fossés est normalement à la charge de la commune... des moyens mécaniques sont toujours possibles... Les sanctions peuvent être lourdes détaille Benoit Valès, inspecteur de l'environnement : " Cela peut aller d'un simple procès-verbal d'avertissement, à minima jusqu'à une procédure complète pour les cas les plus graves. Le texte prévoit plusieurs dizaines de milliers d'euros d'amende et même de l'emprisonnement." Au procureur de poursuivre ...

Ce retraité a également traité devant chez lui, aux abords d'un petit cours d'eau, c'est encore plus grave : " J'aime bien que ce soit propre devant chez moi et quand je vois ces mauvaises herbes, ça ne l'est pas. C'est peut-être bon pour les papillons, mais moi, ça ne me plait pas. Mais je ne traite pas quand y'a de l'eau qui coule." Les résidus de pesticides sont aujourd'hui partout : dans l'eau, mais aussi l'alimentation et dans notre corps.