Cher : les premières restrictions d'eau
La préfecture du Cher devrait faire paraître un premier arrêté d'économie d'eau d'ici la fin de semaine. Les nappes d'eau sont déjà très basses.

Les premières restrictions d'eau dans le département du Cher, alors que nous ne sommes pas encore mi-avril. La situation n'est pas inédite, mais tout de même assez exceptionnelle. La préfecture sortira cet arrêté d'ici la fin de semaine. Il ne s'agit pas encore d'interdiction d'arrosage mais la préfecture a décidé de réduire de 20 % les volumes d'eau disponibles pour l'arrosage sur trois bassins, à l'Est de Bourges, notamment dans le secteur des Aix d'Angillon. On observe un déficit pluviométrique de 50 % à l'automne, de 25 % cet hiver. Les nappes phréatiques sont basses. Il faut donc prendre les devant dès maintenant. D'où ces mesures de restriction sur trois bassins à l'Est de Bourges, en champagne Berrichonne : sur l'Yèvre Amont, le bassin Colin-Ouatier -Langis et sur le bassin Auron-Airin-Rampenne, des cours d'eau déjà très bas.

Certes, aucun seuil d'alerte n'est atteint mais les débits des cours d'eau ne sont qu'au quart de leurs volumes moyens à cette saison. Concrètement, les agriculteurs dans ces secteurs peuvent continuer d'arroser (puisque certains semis doivent déjà l'être) , mais ils empiètent sur leurs quotas pour l'été, des quotas réduits de 20 % par la préfecture : " Ces quotas courent jusque fin octobre, précise Thierry Touzet directeur des territoires dans le Cher, mais il n'y a plus que 80 % disponibles. Cette mesure est plutôt un avertissement à adapter au mieux les arrosages pour ne pas mettre la ressource en péril." Deux captages en eau potable font également l'objet d'une surveillance accrue : celui de Drevant, près de St-Amand-Montrond et celui de Lapan, non loin de Levet.

Pas encore d'interdictions d'arrosage pour le moment, mais elles ne tarderont pas s'il ne pleut pas. Les répercussions de cette sécheresse sont déjà visibles pour les agriculteurs : les blés et les orges souffrent déjà du manque d'eau. Des agriculteurs qui à l'automne, n'ont pu semer que 10 % des surfaces habituelles de colza, à cause de la sécheresse. Ils se sont rabattus sur des semis de printemps comme la lentille, la féverole, le lin ou les pois de printemps. Les éleveurs aussi sont inquiets : leurs stocks de fourrage étaient déjà très faibles avant l'hiver, et s'il ne pleut pas, les prochains fauchages ne seront pas drus...