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CRUES : traversée par 3 cours d'eau, comment la ville de Chauvigny fait-elle pour garder les pieds au sec ?
Alors que plusieurs villes de France se retrouvent les pieds dans l'eau, à Chauvigny, on garde les pieds au sec. Pourtant la commune de la Vienne est traversée par 3 cours d'eau, 2 ruisseaux et une rivière. Mais elle a pris des mesures pour éviter les crues comme celle de 1982.

Alors que plusieurs villes de France se retrouvent inondées, dans la Vienne, la ville de Chauvigny, s'en sort plutôt bien. Elle est pourtant traversée par 3 cours d'eau qui auraient pu gonfler jusqu'à déborder vu toute le pluie qui tombe depuis le début de ce mois.
Plus de 130 millimètres de pluie en moins d'un mois
Janvier 2018 est décidément un mois pluvieux. Dans le Poitou, d'après Météo France, il est tombé entre 84 et 133 millimètres de pluies depuis le début du mois. C'est simple, il n'y a eu que 3 jours à peu près secs depuis le 1er, et même si on n'a pas explosé les records dans la région, on a tout de même doublé les normes de saison dans certains endroits comme Lusignan, dans la Vienne, ou Pougne-Hérisson, en Deux-Sèvres.
Certes on est loin des 191 millimètres de 1988 à Niort, ou des 146,6 mm d'eau tombée en janvier 88 à Poitiers, mais le fait est qu'il est tombé 40 à 62% de précipitations en plus que les autres années à cette même période.
Avec toute cette eau, on pourrait croire que certaines villes du Poitou se retrouveraient les pieds dans l'eau, à commencer par Chauvigny, mais non ! La ville a beau être traversée par 3 cours d'eau, elle réussit l'exploit de garder les pieds au sec en ces temps fort arrosés.
Une rivière et deux ruisseaux
La cité médiévale est pourtant construite dans une vallée sur des marais asséchés par des moines, mais elle bénéficie de plusieurs éléments qui la protègent des crues.
A Chauvigny, 2 ruisseaux : le Talbat et le Montauban se jettent dans la rivière Vienne. Le week-end dernier, 20 et 21 janvier 2018, cette dernière est montée jusqu'à 3 mètres 10. (Le seuil critique étant fixé à 3m80) Mais elle est redescendue à 1m70 hier. Il faut dire que le niveau de la Vienne est suivi de près à cause de la centrale de Civaux. Pas question d'imaginer une inondation sur un site nucléaire. le niveau de la rivière est donc régi par des systèmes de barrages en amont à Vassivière (Limousin) et à l'Isle-Jourdain (86).
Un mètre d'eau dans les rues en 82
Finalement, c'est des 2 ruisseaux que vient le danger. A Chauvigny, les plus anciens ont encore en mémoire la crue de 1982 : un mètre d'eau dans les rues de la ville. La faute au Talbat et au Montauban. A l'époque, la centrale n'est pas encore construite, les 2 ruisseaux se jettent dans la Vienne, et que le niveau de celle-ci est déjà haut, ces derniers débordent.
Des retenues écrêteuses de crue
Pour éviter ce type de mésaventure, la municipalité décide d'investir en 1989 et en 2005 dans des installations de prévention : 2 retenues écrêteuses de crue. Ces sortes d'immenses bassins en herbe sont capables de contenir 85 000 et 120 000 mètres-cube chacun. Ils sont situés en amont, en vallée sèches, et fonctionnent par système de pelles; des clapets qu'on ouvre et qu'on ferme en fonction du niveau de la Vienne.
Le dispositif a coûté 270 000 euros à la commune. Et même si le risque zéro n'existe pas, un orage violent par exemple, force est de constater que depuis que la ville s'est équipée des retenues écrêteuses de crue, les habitants de Chauvigny gardent les pieds au sec.