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CARTE - De nombreux projets photovoltaïques sur les rangs en Bretagne

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D'ici la fin de l'année, l'Etat validera de nouveaux appels d'offres concernant l'énergie photovoltaïque. La Bretagne, après avoir été très timide sur le sujet, sera équipée d'ici quelques années de plusieurs centrales solaires d'importance.

Installation de panneaux photovoltaïques à Nantes
Installation de panneaux photovoltaïques à Nantes © Maxppp - Franck Dubray

Qui a dit qu'il n'y avait pas de soleil en Bretagne ? La preuve avec le photovoltaïque : les projets fleurissent un peu partout. Pourquoi ? Parce qu'après la COP 21, et la mise en place d'objectifs sur les énergies renouvelables, la France a du retard à rattraper. Aujourd'hui, la ressource représente sept Giga-Watts en France. Selon les prévisions de l'Etat, la programmation pluriannuelle de l’énergie en 2016 a fixé un objectif pour 2018 de 10,2 GW et pour 2023 entre 18,2 et 20,2 GW.

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L'ambition du plan  pluriannuel de l'énergie pour le solaire photovoltaïque
L'ambition du plan pluriannuel de l'énergie pour le solaire photovoltaïque - Ministère Transition Ecologique

Et donc le ministère de la transition écologique et solidaire met le pied à l'étrier des professionnels via des appels d'offres intéressants (l'électricité est rachetée avec un prix majoré). Certains seront validés avant fin 2018, ou début 2019. Et mieux vaut être dans le bon wagon.

Laz (29), à cette date, le plus gros projet breton

A Fouesnant (29), comme à Laz (29), ou encore à Baud (56) ou Pont-Péan (35), les projets vont permettre de valoriser des sites aujourd'hui inutilisés. Un site d'enfouissement de déchets à Fouesnant, une ancienne carrière à Laz et à Baud, une ancienne mine à Pont-Péan. 

A Fouesnant, le maire Roger Le Goff estime que le photovoltaïque est une manière de "réparer un peu l'histoire". Sur sa commune, le site retenu pour le projet a récemment reçu des déchets inertes, et a été remblayé pour pouvoir accueillir les panneaux avec une orientation parfaite au Sud. Tout est prêt, mais la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) doit encore se prononcer sur son éligibilité à l'appel d'offre en cours. 

"Ce terrain va compenser, quelque part, l'empreinte qu'on a laissé avec le stockage des déchets sur ce site". Encore faudra-t-il que le projet soit compatible avec la loi littoral. Un autre aspect, certes, mais non négligeable, car les communes les plus ensoleillées sont souvent les communes littorales. Où il faut savoir y arbitrer des dossiers avec de nombreux paramètres, et c'est un euphémisme.

Et malgré tout, l'installation de panneaux solaires a de nombreux avantages : la technologie est connue et devient de plus en plus performante. Des entreprises produisent même des panneaux localement (comme l'explique Ouest-France : Recom-Sillia, près de Lannion, après avoir connu des difficultés affiche aujourd'hui une vraie ambition de développement). Contrairement à l'éolien off-shore, par exemple, ou l'hydrolien, qui sont très prometteurs, mais moins défrichés.

Autre avantage : les panneaux, une fois installés, ne nécessitent pas d'entretien excessif, et sont facilement démontables. Le site peut être "récupéré" pour un autre usage. Enfin, l'implantation d'une entreprise génère aussi des retombées pour les collectivités locales : achat ou location de terrain, puis fiscalité locale.

Concurrence avec terrains agricoles

Le véritable écueil du photovoltaïque, c'est qu'il consomme des sols. Des surfaces qui souvent peuvent être aussi exploitées par l'agriculture. Des communes en ont fait les frais, comme Plogoff au bout de la Pointe du Raz, qui ambitionnait un large parc solaire. Le maire, Maurice Lemaître y voyait un joli pied de nez à l'Histoire. Mais la préfecture n'a pas validé, car il aurait fallu consommer des terrains potentiellement destinés à l'agriculture._"C'était des friches il y a 10 ans, c'est toujours des friches aujourd'hui"__,_ se désole pourtant le maire. 

Les toits seraient-ils suffisants ?

Bien sûr, nombre de particuliers ou d'exploitants agricoles ont déjà installé des panneaux solaires sur leurs toits depuis longtemps. Malgré cela, la surface de ces panneaux ne représente encore qu'un tout petit apport dans le mix énergétique global. "Commençons par faire l'inventaire des surfaces disponibles sur les toits avant d'utiliser les surfaces au sol" dit par exemple le groupe écologiste à Fouesnant. 

Est-ce une ressource suffisante ? Aujourd'hui en Bretagne, 3% de la production d'énergie renouvelable vient du photovoltaïque, ça reste très peu. Cela représente pourtant 20.000 installations dont près de 15.000 ont une puissance inférieure ou égale à 3kW. Essentiellement, les panneaux sur les toits. 

Autre argument contre le photovoltaïque ; il représente malgré tout une artificialisation du sol. Certes pas définitive, mais ces surfaces n'absorbent plus l'eau. Et pour être rentable, il faut faire des hectares de panneaux. Et comme pour tout changement d'ampleur, on ne pourra en tirer les conséquences que dans quelques années.

Alors le solaire, nouvelle mine d'or du renouvelable ? Sans doute pas, mais il y a une grosse marge de progression en France sur cette ressource, à condition de le faire en respectant tous les autres paramètres.

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